A contre courant : Chaud, chaud, chaud...




Chaque mois, le mensuel Alternative libertaire reproduit l’édito de la revue alsacienne À Contre Courant, qui de son côté reproduit l’édito d’AL. Pour contacter ces camarades : ACC, BP 2123, 68060 Mulhouse Cedex.


Non, ACC n’a pas décidé de tenir une rubrique météorologique en guise d’édito. Pas plus qu’il ne sera ici question du temps qu’il fera au cours de l’été. Ce titre exprime en fait un vœu : celui d’une rentrée sociale chaude, ardente même, dont la température soit à la mesure de la gravité et de l’urgence des défis que l’offensive gouvernementale lance actuellement aux travailleurs.

Au premier rang de ces défis, la nouvelle contre-réforme de l’assurance vieillesse destinée à dégrader un peu plus encore les conditions dans lesquels les travailleurs vont pouvoir prendre leur retraite, en allongeant la durée légale de la vie active, celle des cotisations requises pour une pension à taux plein et en diminuant, par voie de conséquence, le niveau moyen des pensions versées. Si la dernière « journée d’action » organisée par les confédérations syndicales a montré qu’il existait un réel potentiel de combativité sur cette question (faire descendre plus de deux millions de manifestants dans la rue fin juin, ce n’est pas si commun), il faudra évidemment bien plus qu’une simple réédition de telles journées à la rentrée pour faire reculer un gouvernement qui ne se cache même plus d’être le simple exécutant des basses œuvres de démantèlement des conquêtes sociales du salariat ordonnées par le capital financier en particulier et le capital plus généralement (« les marchés » dans la novlangue néolibérale). A moins d’une grève générale reconductible, il est illusoire de croire que l’on parviendra à établir le rapport de force nécessaire.

Et, pour s’avancer dans cette voie, il ne faudra pas jouer petit bras. Par delà cette contre-réforme, il faudra s’en prendre à toute la politique d’austérité budgétaire dans laquelle la bande à Sarko, tout comme ses homologues de l’Union Européenne, a décidé de s’engager pour éponger les dettes créées par les conséquences multiples de la crise financière de 2008. Car elle est synonyme de dégradation des services publics et des équipements collectifs mais aussi d’aggravation du chômage et de la précarité.

Avec trois mots d’ordre simples : « Récusation de la dette publique ! », « Augmentation massive des impôts sur le capital et les grandes fortunes ! », « Augmentation des salaires et des prestations sociales ! » Des mots d’ordre qu’il est facile d’argumenter tant nous savons que le capital et ses détenteurs peuvent et doivent payer les effets de la crise. Ils le doivent car ils en sont les seuls responsables. Et ils le peuvent tant la distorsion du partage des richesses en leur faveur est aujourd’hui devenue manifeste.

 
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