Antiracisme : pourquoi nous manifesterons le 2 mars




Ce n’est pas non plus sur le terrain de la lutte contre le racisme et le néocolonialisme qu’il faut attendre un changement avec l’arrivée au pouvoir de François Hollande : comme en témoigne le concert de louanges qui accompagne l’intervention française au Mali, la politique impérialiste française a encore de beaux jours devant elle et les préjugés néocoloniaux ont la vie dure…

Et si, comme le prétend le gouvernement, la France est uniquement motivée par la défense des peuples opprimés à travers le monde, alors il faudra encore nous expliquer pourquoi, dans la droite ligne du sarkozysme, on continue à expulser des étranger-es qui aspirent uniquement à vivre et travailler en paix…

La façon dont Manuel Valls a ignoblement traité les grévistes de la faim du Comité de Sans-Papiers du Nord est là pour illustrer que les ministres de l’intérieur, qu’ils soient étiquetés UMP ou PS, se suivent et se ressemblent – et il y a craindre que ce ne soit que le début ! Dans le même temps, malgré ses grandes promesses électorales, Hollande a déjà commencé à reculer sur le droit de vote des étrangères et des étrangers aux élections locales : l’égalité des droits n’est décidément pas au programme. Il ne faut donc rien lâcher face à cette lâcheté politique chronique concernant cette revendication de plus de 30 ans !

Un système raciste qui profite au patronat

Aujourd’hui, en France, qu’on le veuille ou non, le racisme est omniprésent, notamment à l’égard des immigré-es en provenance de l’ancien empire colonial. Cette domination raciste s’exprime en particulier dans le monde du travail, où la « main d’œuvre immigrée », précarisée par une réglementation toujours plus rigide, continue d’être corvéable à merci et de servir de variable d’ajustement au patronat. Pendant ce temps, les Français « issus de la colonisation » connaissent de nombreuses discriminations dont le caractère systémique ne peut plus être nié : il s’agit là d’une véritable machine à créer de la soumission au travail précaire. Les capitalistes en sont bien évidemment les premiers bénéficiaires.

Un système raciste renforcé par la violence étatique

Le traitement politique et sécuritaire de la population issue de l’immigration plonge aussi ses racines dans la colonisation. La gestion policière des quartiers populaires, la traque aux sans-papiers, les contrôles au faciès sont le quotidien de nombreuses personnes dont le seul crime est de ne pas être assez blanches pour paraître authentiquement françaises. Et l’impunité dont bénéficient les policiers auteurs de crimes racistes est là pour nous rappeler que la justice elle-aussi est le lieu d’un rapport de force encore largement favorable à ceux qui profitent de la domination raciste.

La construction de représentations stigmatisantes des populations Rroms, musulmanes, immigrées ou des « jeunes voyous de banlieue » n’est pas anodine : en plus de diviser les travailleur-euses en pointant de faux coupables, elle a des conséquences concrètes pour les personnes visées, qu’il s’agisse d’insultes, d’agressions, de discriminations ou de violences policières. C’est pourquoi nous devons faire du combat antiraciste une priorité et pousser pour le renouveau d’un antiracisme radical.

Nous exigeons donc :
 la régularisation de toutes et tous les sans-papiers et la liberté de circulation.
 le droit de vote pour les étrangères et les étrangers à toutes les élections, sur la base de la résidence sans condition d’ancienneté ;
 l’abrogation de toutes les lois lois racistes et l’arrêt des contrôles au faciès ;
 la levée de l’impunité pour les policiers impliqués dans des crimes et violences et la fin de la gestion policière d’exception infligée aux quartiers populaires.
 le retrait des troupes françaises du Mali et, plus largement, la fin de la politique néocoloniale menée par la France dans ses anciennes colonies (la « Françafrique ») ou ses territoires d’outre-mer (en Kanaky ou à Mayotte notamment), et la fin du soutien à Israël.

Soyons nombreux dans la rue pour la marche anticoloniale le 2 mars à 14h au métro Barbès aux côtés des associations, syndicats et organisations politiques antiracistes et anticolonialistes. Le patronat et les classes dirigeantes doivent comprendre qu’il est temps d’en finir avec la domination raciste et les politiques néocoloniales.

Alternative libertaire

 
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