Asile : Les frontières assassinent, liberté de circuler !




À Rennes s’est tenue le 30 avril la journée nationale du droit d’asile, journée de débats et de manifestation regroupant associations et collectifs de toute la France. Quelque 1 000 manifestants et manifestantes, dont des camarades d’Alternative libertaire d’Ille-et-Vilaine. L’occasion de revenir sur la réalité de ce droit en 2016.

L’asile consiste à offrir une protection aux personnes ayant subi des persécutions ou menaces, en raison ­d’une appartenance à un peuple ou une nation, une communauté religieuse, un groupe social (homosexuel-le-s, femmes de pays pratiquant l’excision…), en fonction des opinions politiques ou syndicales. Ces fondements, posés par la Convention de Genève de 1951, constituent le résultat des luttes de réfugié-e-s et apatrides depuis le début du XXe siècle.

Si la « crise » migratoire de l’été 2015 a mis en lumière la situation des migrants et des migrantes relégué-e-s dans l’obscurité des consciences bien-pensantes de gauche comme de droite, il n’en reste pas moins que ça n’est qu’un soubresaut généré notamment par des politiques impérialistes. Soubresaut, car il est nécessaire de rappeler qu’il ne s’agit nullement d’une vague massive, si on la replace dans l’histoire européenne et française : mouvements des peuples de l’est de l’Europe il y a 2 000 ans (Celtes, Goths, Saxons, Vandales…), des Francs ayant supplanté les Gaulois au Moyen Âge ; au cours des deux derniers siècles, ce sont des Belges, Allemands, Italiens mais aussi Espagnols (quelque 500 000 Ibériques accueillis, suite à la prise de pouvoir de Franco), Maghrébins et Africains. Des mouvements de population donc constants dans l’histoire de l’humanité, et par période bien plus importants qu’aujourd’hui .

Pouvoir discrétionnaire des préfets

En 2015, un million de personnes ont cherché refuge en Europe. Personnalités politiques françaises et européennes se targuent d’accueillir des réfugié-e-s, qu’en est-il réellement ? Dans leur grande mansuétude libérale, pour 2016, les États européens ont déclaré vouloir en accueillir 160 000 dont 32 000 pour la France... La différence entre un bon et un mauvais réfugié ?

Pouvoir discrétionnaire des préfets, gazages et matraquages de la jungle de Calais, expulsion manu militari des migrant et migrantes du lycée Jean-Jaurès, accord UE/Turquie... Nous assistons à de nouvelles politiques publiques stigmatisant les migrants et migrantes, génératrices de violences.

Nous assistons aussi à la marchandisation capitaliste de tous et toutes ces persécuté-e-s, par la monétarisation européenne de leur prise en charge par la Turquie, en échange de gros sous et visas : il s’agit bien d’une mesure capitaliste incitant à une prise de risques toujours plus grande dans les parcours migratoires, avec les naufrages répétés ­entre Libye et Italie. Plus que jamais, soyons internationalistes !

Jim (AL Nord 35 Saint-Malo/Fougères)

 
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