CNT : le congrès confédéral réaffirme le projet autogestionnaire




Lors du dernier congrès de la CNT France, ont été réaffirmés plusieurs axes essentiels du syndicat anarcho-syndicaliste, à savoir son refus de l’institutionnalisation et sa dimension internationaliste. Il a été par ailleurs débattu des actions à mettre en place afin de jeter les bases d’une riposte sociale d’envergure propre à inverser le rapport de force.

Ce sont quelques 70 syndicats de la Confédération nationale du travail-France (CNT-F) qui se sont réunis du 1er au 4 novembre dernier à Metz pour le congrès confédéral de l’organisation anarcho-syndicaliste et syndicaliste révolutionnaire. Un congrès où près de 40 motions ont été discutées et votées, dans un esprit de travail collectif et de recherche des plus larges majorités. Un premier axe a été le projet autogestionnaire, notamment autour de la cohésion entre les idées – l’autre futur souhaité – et les moyens pour y parvenir. Il y fut réaffirmé le refus du permanentisme confirmant ainsi le caractère classiste de la CNT, son refus de la spécialisation et de la bureaucratisation, bref de l’institutionnalisation.

Il a également été décidé de se doter des moyens concrets permettant une telle orientation : répartition des mandats confédéraux, création d’un secrétariat juridique confédéral et validation d’une commission devant travailler à la création d’un institut de formation pour le prochain congrès.

Contre le permanentat

Cette volonté d’une construction autogestionnaire, à la base et par la base, se réalise aussi dans les luttes. Ainsi a-t-il été adopté plusieurs textes d’orientations portant sur la construction progressive d’une riposte de classe unitaire. Tous les syndicats de la CNT sont ainsi invités à prendre contact localement avec les organisations du mouvement social (syndicats, organisations politiques et collectifs de lutte) afin de jeter les bases d’une riposte sociale d’envergure et d’une grève générale, et ainsi inverser le rapport de force en faveur du camp des travailleuses et des travailleurs.

Internationaliste et anticolonialiste

Tout en développant sa stratégie d’implantation syndicale sur les lieux de travail et dans les quartiers, la CNT prend également position sur le nucléaire, le gaz de schiste et les questions énergétiques, les OGM et la brevetabilité du vivant, la critique des grandes compétitions sportives ainsi que la relance d’une campagne confédérale pour la réduction du temps de travail. La CNT s’est par ailleurs dotée de commissions confédérales « antifasciste et antiraciste » et « antisexiste ».

A noter la présence de plusieurs syndicats internationaux, des IWW étasuniens jusqu’à l’USTKE de Kanaky auxquels s’ajoutent de nombreux soutiens écrits : CGT-B Burkina-Faso, CLA d’Algérie, SAC suédoise, etc. La CNT a rappelé une nouvelle fois que cette dimension internationaliste et anticolonialiste est et doit continuer à être de plus en plus omniprésente dans nos luttes et nos analyses. Pour finir, notons la volonté de répartir géographiquement les mandats confédéraux afin de respecter le fédéralisme et la cohésion de l’organisation.

Une nouvelle équipe confédérale a été mise en place pour que continue de se développer une organisation syndicale de classe, autogestionnaire et sans permanent ni permanente en France. Rendez-vous dans les luttes !

David (AL Paris Nord-Est) et Fred (CNT)

 
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