CPE : Du côté du syndicalisme lycéen




Suite à l’article du camarade d’Agen paru dans notre précédent numéro, les lycéen(ne)s d’AL Orléans ont voulu faire part de leurs expériences, en mettant l’accent sur la construction, avec d’autres, d’un SUD lycéen.

A Orléans, la lutte antiCPE s’est inscrite dans la continuité des mobilisations contre l’expulsion de lycéens sans papiers, qui ont été couronnées de succès. Ces victoires n’ont pas été uniquement un frein aux politiques racistes expérimentées par Sarkozy dans notre département ; elles ont aussi enseigné une manière de lutter, que les communistes libertaires orléanais ont su imposer face aux humanistes légalistes qu’ils côtoyaient. C’est donc forts de cette expérience - et de celle contre la loi Fillon pour les plus vieux - qu’un certain nombre de lycéen(ne)s se sont lancés dans la lutte contre le CPE.

Il nous a alors semblé évident que les lycéens devaient se doter d’une structure de lutte à la fois plus large qu’Alternative libertaire (AL) et autogérée. Le 7 février, 7 000 tracts SUD Lycéen avaient été distribués par une dizaine de lycéen(ne)s. Ce jour-là, en nous opposant aux cogestionnaires qui appelaient à une manifestation après la journée de travail - alors que nous avions décidé de manifester à 14 h 30 -, SUD est apparu, aux yeux des lycéens, comme le seul syndicat capable de mener la lutte.

Organiser les éléments combatifs

C’est en effet autour de SUD que le mouvement lycéen va s’organiser durant « le mois des blocages », qui a vu jusqu’à onze lycées de l’agglomération orléanaise bloqués simultanément. Pour nous, la lutte n’avait donc pas commencé le 7 février ; durant une semaine, avant cette date historique, nous nous sommes livrés à une bataille de propagande ; nous opposant à la fois aux trotskystes (LO), à la CGT, à l’Unef et à l’UNL.

Heureusement, la jeunesse, opposée au CPE, a suivi ceux qui s’étaient réellement engagés ; et au vu des effectifs des SUD Lycéen et Étudiant, qui ont triplé pendant le mouvement, il nous est apparu évident que la jeunesse se tournait, naturellement, vers les organisations capables d’aider à la structuration - en s’occupant des services d’ordre, par exemple - et à la coordination du mouvement. C’est pourquoi les militant(e)s d’AL ne se sont livrés à aucun prosélytisme sur les manifs, contrairement aux autres organisations qui, par ailleurs, étaient complètement dans les choux. En plus de cela, nous n’avons pas laissé le PS et ses marionnettes (Unef, UNL) récupérer l’expression du mouvement : nous avons été les principaux interlocuteurs(trices) de la presse régionale, durant le mouvement, participant aux émissions de radio et de télévision.

D’où notre attachement à la création de SUD Lycéen qui permet l’organisation des éléments combatifs, ne se reconnaissant pas forcément dans AL. Et ce genre d’individus est assez courant dans une jeunesse révoltée, mais peu encline à l’idéologie ou à la politique, que les partis ont su discréditer. Il est important de rappeler aussi le soutien que peut apporter Solidaires à SUD-Lycéen ; par exemple, à Orléans, ce dernier a pu tirer 17000 tracts gratuitement. Notre rôle, dans un tel syndicat, est donc de proposer une orientation révolutionnaire, tant dans la forme que dans le contenu des revendications. Voilà pourquoi nous appelons les lycéen(ne)s à investir massivement SUD Lycéen, qui se construira par des débats dans lesquels nous devons peser.

Mathias, AL Orléans

 
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