Carton rouge et noir : Coupe du monde... fric immonde




Présentée par l’État comme une « opportunité unique », la Coupe du Monde 2010 est dénoncée par le Front Anarchiste Communiste Zabalaza (ZACF) comme une imposture absolue.

800 millions de rands (85M d’euros) c’est la somme dépensée pour développer les infrastructures et les stades de la coupe du monde de football. C’est surtout un terrible camouflet pour tous ceux qui vivent dans un pays d’une extrême pauvreté, avec près de 40 % de chômage. Et malgré cinq années d’une lutte acharnée pour obtenir que le gouvernement s’attaque réellement aux inégalités sociales massives, à la mise en place des services de base (eau, électricité, logement, santé), et malgré 8 000 manifestations … inégalités et pauvreté se sont encore approfondies.

Un gouffre d’inégalités

Non seulement l’intérêt de ces infrastructures est nul pour l’écrasante majorité du pays qui ne pourra pas en payer l’usage, mais leur coût justifiera des mesures d’austérité drastiques pour récupérer les millions dépensés. On l’aura compris, ceux qui devaient bénéficier des « ruissellements » du Mondial (trickle down) vont être les victimes d’une politique qui prétend maintenant qu’il n’a jamais été question que ce projet soit bénéficiaire. Des bénéfices pourtant il y en a… pour le pouvoir : contrôle social accru, déportations des pauvres et gentrification des centres-villes, musèlement de toute contestation…sur le lit du million d’emplois détruits l’an dernier.

Toutes les villes du pays sont engagées dans des plans de rénovation urbaine, inséparables de leurs programmes de « gentrification », où il s’agit de cacher sous le tapis la réalité crue de l’Afrique du Sud. Dans la seule Johannesburg, ce sont plus de 15 000 sans-abri et enfants des rues qui ont été raflés et jetés dans des « abris ». Au Cap la municipalité a expulsé des milliers de personnes des zones pauvres et des camps de squatters. Le tout pour faire place à des stades, parkings, ou gares. À Soweto, si les routes sont embellies le long des itinéraires touristiques, les écoles exhibent toujours fenêtres cassées et bâtiments en ruine.

Déportations des pauvres et gentrification

On déporte, on interdit les manifestations syndicales, le tout sur fond d’accents patriotiques ! Un déluge de propagande nationaliste fait des vendredis une « journée du foot » obligatoire ans lequel la nation est encouragée (et les écoliers forcés) à porter le t-shirt des Bafana-Bafana. Et toute critique est antipatriotique : lorsque le syndicat des transports (SATAWU) a voulu faire grève, il a été contraint d’abandonner ses revendications « dans l’intérêt national ». Et pendant qu’aux abords des stades on nettoie toute économie parallèle (seul moyen de survie de la majorité), la FIFA installe des « cocons libres d’impôt » pour contrôler tout le commerce qui s’y fait.

Pourtant, travailleurs, précaires et pauvres ne sont pas aussi perméables aux illusions que le gouvernement voudrait le croire. Des squats établis aux portes mêmes des stades, jusqu’aux manifestations massives et actions de grève. Malgré les violences et l’atteinte à la liberté d’expression, nous ferons entendre nos voix : pour dénoncer publiquement les inégalités terribles de notre société et les enjeux mondiaux qui s’y jouent, au détriment de la vie de ceux sur lesquels sont construits les empires qui seront, en fin de compte, détruits.

Zabalaza Anarchist Communist Front

• Lire la déclaration intégrale sur : http://www.anarkismo.net/

 
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