Ceseda, rafles, expulsions : ne laissons pas faire !




Alors que depuis deux mois, la presse se passionne pour la lamentable affaire Clearstream, semblant ainsi se désintéresser du reste de la vie politique, nous voyons bien que le pouvoir, même affaibli, garde une capacité de nuisance presque intacte.

Et ce ne sont pas les organisations syndicales majoritaires, suivistes pendant toutes la lutte contre le CPE et bien silencieuses sur le CNE et la loi sur l’égalité des chances, qui chercheront à en découdre face à un gouvernement pourtant largement discrédité. De ce côté-là, De Villepin et Chirac, qui ont bien des soucis, peuvent dormir tranquillement.

Pourtant nombreux(ses) restent celles et ceux dont la combativité et la disponibilté demeurent intactes. En pointe lors des grèves lycéennes et étudiantes de ce printemps 2006, ils/elles sont toujours aussi révolté(e)s contre le patronat, la droite, la gauche institutionnelle, ainsi que le silence de la plupart des syndicats, qui cultivent le consensus sur un marché du travail synonyme de toujours plus de précarité pour les travailleur(se)s en général et pour les femmes, les jeunes et les immigré(e)s plus particulièrement.

L’espoir de nos gouvernant(e)s et de leurs alter egos, opposant(e)s de pacotille, est que la colère qui a éclaté en novembre 2005 dans les banlieues puis à l’ocasion des manifs contre le CPE, le CNE et la LEC s’apaise pour laisser la place à la compétition électorale de 2007.

Misérables calculs des tenant(e)s d’un régime qui s’enfonce chaque jour dans le mensonge, le double langage et l’infâmie d’une politique toujours plus impitoyable pour les opprimé(e)s.

Les lois Sarkozy sont le symbole de cette infâmie.

Face à des lois qui visent à rendre l’immigration et le salariat jetables, nous devons être de plus en plus nombreux(ses) à répondre par la colère, la résistance et la désobéissance

Cela signifie concrètement que nous ne devons pas laisser se dérouler les rafles en préparation pour cette été contre les élèves sans-papiers et leurs familles et plus généralement contre des étranger(e)s que patrons et gouvernants veulent continuer à pouvoir surexploiter partout (bâtiment, restauration, hôtellerie, nettoyage, confection) où leur présence est indispensable à la bonne marche du capital. Mais pour que les affaires continuent à prospérer, il faut que cette main-d’œuvre reste sans droits, invisible et silencieuse, autant que faire se peut.

Se taire, c’est cautionner cette oppression qui fait système.
Aussi, nous devrons être encore plus nombreux(ses) que le 13 mai dernier le 1er juillet à Paris à l’occasion de la manifestation contre les expulsions et contre des lois scélérates uniquement destinées à tuer des droits et à séduire l’électorat de Le Pen.

De même, nous devons entrer en résistance active pour empêcher arrestations et expulsions massives pendant l’été comme après et défendre la régularisation de tou(te)s les sans-papiers ainsi que la liberté de circulation et d’installation.

Alternative libertaire, le 27 mai 2006

 
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