Cinq camarades poursuivis en justice : On se serre les coudes




Joli printemps qui a vu fleurir les barricades de palettes enflammées… malgré les coups de matraque. Des centaines de personnes en ont fait les frais et AL en a reçu sa part, avec 5 militants frappés par la répression.

A Montpellier, deux camarades seront jugés le 9 novembre pour violences contre « personne dépositaire de l’autorité publique ». Ils ont été arrêtés par la police durant la journée d’action du 31 mars, au retour de l’assemblée générale qui s’est tenue sur la place de la Comédie. L’accusation ne repose sur à peu près rien d’autre qu’une vidéo peu probante ;

A Lille, un camarade a été victime d’une arrestation musclée le 17 mai. A lui aussi, on reproche des violences envers la police. En réalité, Antoine est connu comme militant libertaire, antifasciste et syndicaliste CGT sur le Valenciennois, et c’est la seule raison pour laquelle il a été visé ainsi. Ayant refusé la comparution immédiate, le juge l’a « puni » en le maintenant en détention préventive pendant trois semaines. Lors du procès, le 9 juin, 300 personnes s’étaient rassemblées par solidarité devant le TGI de Lille : la CGT en force, mais aussi SUD, la CNT, la FSU, l’Action antifasciste 59-62, LO, le NPA et bien sûr AL.

En parallèle, grâce au travail des syndicalistes d’« On bloque tout ! », plus d’une cinquantaine de personnalités, des centaines de militant.e.s et d’organisations en France et dans le monde avaient cosigné un appel de solidarité, publié dans la presse, que l’avocat d’Antoine a pu produire à l’audience. Résultat de ce procès politique, malgré la vacuité de l’accusation : dix mois de prison avec sursis (huit mois pour les prétendus « faits de violence », deux mois pour refus de prélèvement ADN) et deux ans d’interdiction de manifester dans le Nord. Une décision dont Antoine a fait appel. Un autre inculpé, François, a écopé de six mois avec sursis.

A Rennes, deux camarades d’AL faisaient partie du groupe de 20 pers­onnes interpellées dans le métro le 19 mai. L’instruction, pour « association de malfaiteurs », devrait durer plusieurs mois. L’opération a surtout révélé l’impressionnant dispositif de surveillance de la mouvance syndi­caliste et libertaire (filatures, écoutes téléphoniques…). Les fins limiers de la police pensaient-ils être sur la piste d’un attentat terroriste ? Ils ont dû déchanter en découvrant… une banale opération transports gratuits ! Il y a fort à parier que, comme dans l’affaire de Tarnac, la justice essaiera, pour
ne pas perdre la face, de dramatiser l’affaire. La solidarité ne doit donc pas se relâcher.

Dans tout l’Hexagone, pour faire face aux besoins (frais d’avocat, cantine en prison…), plusieurs caisses locales de solidarité ont été ouvertes. Alternative libertaire y a ajouté la sienne, qui a récolté, en quatre semaines, près de 2.000 euros. Le secrétariat fédéral répartira les subsides au fur et à mesure des besoins exprimés.


Guillaume Davranche (AL Montreuil)


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