Coup de gueule

Contre la prohibition des symboles politiques à l’école : Brandis ton drapeau, lycéen !




La commission Stasi sur la laïcité conseille vivement à Raffarin de prohiber les signes politiques ostentatoires. Ben tiens !

Sachant qu’il existe déjà une loi interdisant « l’incitation à la haine raciale » (et on ne peut que s’en réjouir), ce ne sont pas les jeunes fascistes, leur quincaillerie nazie et leurs croix celtiques, qui sont visés, mais bien les autres.

Désormais, porter un tee-shirt du Che (au motif qu’afficher des opinions tiers-mondistes n’est pas compatible avec un colonialisme républicain de bon aloi) ou porter un keffieh (au motif qu’exporter les conflits du Proche-Orient chez nous, c’est favoriser le repli communautaire dans la république des lois racistes) pourrait être sévèrement réprimé par les brigades laïco-républicaines de Sarko/ Ferry !

Alors que les lycéen(ne)s et collégien(ne)s subissent de plein fouet les politiques de casse du service public d’éducation, il faudrait qu’ils/elles se contentent des billevesées qui leurs sont inculquées lors des véritables temps de propagande gouvernementale que sont les cours d’éducation civique.

La jeunesse scolarisée n’est pas en dehors des débats et combats politiques et doit au contraire s’y inscrire massivement, y compris dans les bahuts.

La laïcité n’implique pas de transformer la jeunesse en une espèce de masse amorphe.

La dépolitisation, à laquelle ont activement contribué les organisations syndicales lycéennes satellites du PS (FIDL et UNL) lors des derniers mouvements lycéens a fait des ravages.

Qu’aucune organisation de jeunesse n’ait revendiqué un « bac 68 » en 2003, n’ait porté un mot d’ordre de report du bac en septembre (sans parler de boycott) lors des grèves de mai-juin 2003, est vraiment dommageable.

Cette situation pitoyable, où des lycéen(ne)s allaient passer leur bac, parfois séparé(e)s des grévistes par un cordon de CRS, en est l’aboutissement logique.

Pourtant des alternatives existent.

Les lycéen(ne)s rennais (es), par exemple, ont montré la voie en recréant un Comité d’action lycéen (CAL). C’est en Mai 68, que des lycéen(ne)s radicalisé(e)s avaient créé des collectifs autonomes, les CAL, qui publièrent un journal, Action !

Il est temps que l’auto-organisation, que la révolte politique renaissent sur les collèges et les lycées. Il est temps que sagesse se passe !

Théo Rival (AL Orléans)

 
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