politique

Corse : L’état d’urgence tolère les ratonnades !




Décidément, le gouvernement « socialiste » utilise l’état d’urgence de façon très sélective : alors que l’instauration de l’état d’urgence après la tuerie du 13 novembre avait servi de prétexte pour interdire de nombreuses manifestations et pour réprimer des militant-es durant la COP 21, une manifestation ouvertement raciste menaçant de représailles collectives les habitant-es d’un quartier populaire d’Ajaccio est non seulement tolérée mais soutenue et filmée par toutes les télévisions. Et les animateurs d’un projet de pogrom sont ensuite reçus par le Préfet !

Nous ne cautionnons pas l’agression de pompiers, dont les missions sont d’utilité publique, mais nous ne pouvons pas accepter ce déchainement raciste et islamophobe qui a culminé avec le saccage d’un lieu de culte musulman. La lutte pour la reconnaissance des droits du peuple corse est légitime mais les organisations politiques et syndicales qui mènent cette lutte doivent, comme certaines l’ont fait, dénoncer et combattre fermement les dérives xénophobes qui dénaturent leur combat.

Ces évènements démontrent que nous avions raison de dénoncer l’état d’urgence, qui n’est rien d’autre qu’une arme politique à géométrie variable. L’arsenal répressif policier et judiciaire n’est renforcé que pour un seul objectif : faire taire la colère populaire qui gronde contre la politique antisociale d’un gouvernement au service des riches et des puissants, contre l’exploitation quotidienne sur les lieux de travail et contre le chômage. C’est ce même gouvernement qui prévoit aujourd’hui d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité pour les binationaux, mesure directement tirée du programme du FN, qui ne fait que renforcer les stigmatisations et les préjugés contre les immigré-es.

C’est pourquoi nous participons activement au collectif « Stop état d’urgence » et c’est pourquoi nous serons dans la rue durant le premier week-end de février pour demander la levée immédiate de l’état d’urgence. Liberté et égalité : le combat continue.

Alternative libertaire, le 29 décembre 2015

 
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