Edito : Le pouvoir est dans la rue !




Un mois ! Il aura suffit d’un mois pour que la dictature de Ben Ali s’effondre face à la pression de la rue. Difficile de ne pas introduire ce numéro d’Alternative libertaire par un tel événement. Pour les opposantes et opposants ce sont des années et des années de combat acharné contre le tyran, d’emprisonnement, de tortures, d’exil qui se terminent.

Mais c’est bien la révolte spontanée d’un peuple qui a mis en fuite Ben Ali et le clan Trabelsi. Il y a une évidente dimension de classe à la révolte du peuple tunisien. La question du chômage est au centre de l’insurrection violente qui secoue le pays. Des salarié-e-s expulsent leurs patrons des entreprises. La grève illimitée a gagné l’éducation où l’on compte près de 90 % de grévistes. Et rappelons-nous la lutte du bassin minier de Gafsa en 2008.

Malgré les tentatives de reprise en main des cadres du RCD, le parti benaliste, la révolution, comme l’appellent eux-mêmes les insurgés, ne s’arrête pas. Jusqu’où ira-t-elle ? Marchant du pays entier, les manifestants convergent vers le palais présidentiel et exigent la démission du gouvernement où siègent encore des ministres de Ben Ali.

En Algérie, des organisations du mouvement social ont pris l’initiative d’un appel à une marche nationale. Un Maghreb en lutte, étouffant sous le poids des dictatures et des régimes autoritaires, semble bien relever la tête et serrer les poings. En Tunisie, le pouvoir est descendu dans la rue : qu’il y reste ! La révolution n’est pas finie, aux insurgé-e-s de construire la société de demain.

Alternative libertaire, le 25 janvier 2011

 
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