Éducation nationale : Les AVS exigent leur titularisation




Pour assurer la scolarisation d’élèves en situation de handicap, l’éducation nationale fait appel aux auxiliaires de vie scolaire (AVS). Un nouveau statut va entrer en vigueur l’an prochain pour ces personnels précaires, souvent à temps partiel. Une mobilisation se développe pour obtenir de vraies avancées.

Encore une promesse de campagne du candidat Hollande qui ne voit pas le jour. Alors que Nicolas Sarkozy et François Hollande se disputaient la place de candidat le plus préoccupé par la scolarisation des élèves en situation de handicap, certains auxiliaires de vie scolaire (AVS) ont pu penser qu’enfin, ça allait bouger. Et ce ne sont pas les déclarations de Vincent Peillon, alors ministre de l’Éducation, parlant de « titularisation » qui allaient démentir cet espoir.

Jusque dans les rectorats, lors de la signature des contrats dérogatoires [1]
, on se laissait aller à ce léger abus de langage. Car loin de la titularisation, il s’agit de la création d’un CDI d’accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH) sur des critères très restrictifs : travailler pendant six ans en CDD comme AVS et être en poste au 1er janvier 2013 notamment. Cela exclut par exemple les AVS travaillant sous des contrats aidés (CUI-CAE), même s’ils ont auparavant déjà effectué six ans de CDD ! Sans compter le maintien des temps partiels imposés (vingt-quatre heures dans le 1er degré).

Amplifier la lutte

Face à ces propositions inacceptables, la mobilisation se développe en région parisienne. À l’appel de Sud Éducation 92 une première journée de grève a eu lieu le 20 mars dans les Hauts-de-Seine. Le 27 mai, Sud appelait à la grève dans les trois académies d’Île-de-France. Une cinquantaine de personnes (AVS et quelques enseignants solidaires) se retrouvaient en assemblée générale le matin pour décider des suites de la lutte. L’après-midi, une manifestation est allée jusqu’au ministère où une délégation a pu être reçue.

Il s’agit maintenant d’amplifier cette lutte. La mobilisation de personnels précaires et isolé-e-s, avec des lieux de travail éparpillés géographiquement n’est pas facile et sa réussite est le signe que le mécontentement est fort. Surtout, tout le monde a bien compris que c’est le moment ou jamais d’obtenir de vraies avancées avec en fond le vote du nouveau décret.

Le 25 juin, un rassemblement intersyndical parisien s’est tenu avec une nouvelle délégation reçue à la coordination des AVS pour étudier les dossiers individuels et causer des renouvellements. Le fait que FSU, FO, Unsa, CGT, CNT et Sud du 1er et 2d degré soient ensemble dans l’action le même jour est une première depuis longtemps à Paris. Il est acquis que si le ministère ne bouge pas, les actions reprendront dès la rentrée. Les AVS mobilisés qui s’auto-organisent y travaillent, avec le soutien des syndicats.

Aurélien (AL Paris-Sud)

[1On ne peut travailler sous contrat d’assistant d’éducation (AED) plus de six ans de suite, mais une septième année dérogatoire a été offerte aux AVS éligibles à la CDIsation.

 
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