syndicalisme

En direct du congrès CGT : l’affaire Lepaon fait s’indigner, la grève générale fait trépigner (jour 2)




Deuxième jour du 51e congrès confédéral CGT. Sévère avertissement, avec près d’un tiers d’opposition sur le rapport d’activité ; mutisme de la direction confédérale sur l’affaire Lepaon ; les débats rattrappés par l’actualité, le mot d’ordre de grève reconductible ovationné... Un rendu sur le vif, au jour le jour, par le le blog Communisteslibertairescgt.org.

Après les applaudissements d’usage aux nouveaux invités présents – Solidaires et l’Unef, l’arrivée d’un représentant du PCF n’étant toujours pas anoncée –, [...] le congrès entre dans le dur avec la présentation du rapport d’activité, un chef d’œuvre de langue de bois...

Des interventions marquantes sont ovationnées par la salle : fédé du Spectacle, Michelin Haute-Loire, Capgemini, Journalistes... disent que l’analyse des problèmes de fonctionnement n’est pas suffisante ou se plaignent de voir leur activité oubliée. L’affaire Thierry Lepaon revient sur le tapis. Qui a profité des surfacturations, martèle le Syndicat national des journalistes (SNJ) ?

Les réponses de la direction confédérale sont pauvrettes et le rapporteur se fait huer par la salle en finissant par un appel à voter pour le rapport d’activité au prétexte que Pierre Gattaz, le patron du Medef, a dit du mal de la CGT dans Le Figaro !

Le résultat du vote sur le rapport d’activité tombe comme un couperet : contre : 31% ; pour : seulement 68%. L’abstention a concerné 14% des mandats.



Qui a bénéficié des surfacturations dans l’affaire Lepaon ?

L’après-midi reprend sur le rapport financier, rapport du Cogétise – l’outil de gestion des cotisations – et de la commission financière de contrôle. Des chiffres sont donnés sur la baisse des effectifs. Année après année, la baisse des nouvelles adhésions inquiète : 12.800 nouvelles et nouveaux adhérents en 2012 ; 10.987 en 2015. L’année 2016 démarre plutôt bien, avec déjà 11.078 nouvelles adhésions.

Un délégué de la Fédération de l’éducation, de la recherche et de la culture (Ferc) se fait particulièrement applaudir en soulignant que la CGT n’est financée qu’à 50% par les cotisations de ses adhérent.e.s, ce qui est un risque réel pour son indépendance politique. Il dénonce fortement les partenariats. Un immense « salon des partenaires » est en effet actif pendant le congrès et, à côté des mutuelles et cabinets d’experts bossant pour les comités d’entreprises, on trouve... un stand Dassault, qui expose une maquette géante du Rafale !

De façon surprenante, le rapport de la commission financière de contrôle n’évoque même pas l’affaire Lepaon. Quand aux surfacturations « on » recherche toujours qui pourrait bien en avoir bénéficié !

Résultat du vote sur le rapport financier : contre : 27% ; pour : 72%. L’abstention a concerné 12% des mandats.

Manifestation du 12 octobre 2012 en défense de l’industrie, à Paris
cc J.Saintier/Photothèque du mouvement social

Nécessité d’un appel clair à la grève générale reconductible

Mais c’est le débat sur le document d’orientation qui devait enflammer la salle. Le rapporteur annonce que 59 amendements sont intégrés, mais le document n’est pas distribué. Du coup, personne ne sait si son amendement est retenu ou pas... Impossible de débattre ainsi (la présidence en convient). Des délégués interviennent pour raconter ce qu’ils font dans leur entreprise ou secteur. Ces témoignages sont souvent intéressants mais ne font guère avancer le débat.

Le document est finalement distribué, mais les échanges se déportent progressivement vers un débat d’actualité. Plusieurs délégués sont véritablement ovationnés en évoquant, de différentes façons, la nécessité d’un appel clair à la grève générale reconductible. Standing ovation, même, pour un délégué de Rouen avec une salle debout qui chante « Tous ensemble, tous ensemble, grève générale » !

 
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