Avril 2005

Etendons la grève à tout l’Education nationale




La loi a beau avoir été votée, rien n’est perdu. Face à des mobilisations populaires, le gouvernement a déjà reculé (loi Devaquet en 86, intermittents en 2004...).

Même à l’Assemblée nationale, cette loi, qui ne respecte absolument pas le principe d’égalité, est très controversée. Mais nous n’attendrons pas que les députés se décident pour faire monter la pression et imposer le retrait total du plan Fillon.Certains lycées commencent tout juste la grève, d’autres ne l’ont pas encore entamée, tels les lycées professionnels, les premiers touchés par la réforme. Il n’est jamais trop tard : les lycées les plus mobilisés doivent servir de noyaux durs mobilisant les autres lycées pour étendre le mouvement.

Halte à la répression

Le jeudi 31 mars, notre camarade Samuel Morville, militant d’Alternative libertaire investi dans la Coordination lycéenne, a été interpellé sans raison alors qu’il sortait du métro avec des manifestants. Samuel passera en procès le 27 mai. Nous soutenons également Sala, militant lycéen, et Adrien, membre des JCR, arrêtés au cours d’une occupation à Fénelon, passant en procès le 31 mai, de même que Pauline Salingue, interpelée avec 80 autres lycéens le 12 avril, durant l’occuption de l’Inspection académique de Bobigny. Difficile d’énumérer tous les actes de répression qui ont eu lieu depuis le début des grèves. Fillon a clairement annoncé la couleur le mercredi 6 avril en déclarant que chaque blocage ferait l’objet d’une intervention policière.

Ces
méthodes montrent le vrai visage du pouvoir en place, qui utilise la démocratie comme une simple soupape, mais revient aux actes autoritaires dès que cette soupape ne suffit plus. Dans ce contexte de criminalisation des mouvements sociaux, notre meilleure arme reste la solidarité.

Inversons la vapeur et faisons en sorte que ces arrestations politiques ne cassent pas le mouvement, mais au contraire le renforcent. Des militants se font arrêter pour des motifs politiques, répondons en politisant et en popularisant leurs procès.

Grève générale dans l’Education

Les lycéen-ne-s appellent depuis le début les profs à se joindre aux grèves contre la loi Fillon. Deux mois plus tard, les profs restent, en majorité, en position d’attente. Seuls SUD et la CNT ont pris une position claire de soutien aux blocages, d’aide matérielle et de participation aux manifestations.

Les autres syndicats enseignants (SNES, CGT, FO) considèrent que les blocages donnent une nouvelle ampleur au mouvement, condamnent les interventions policières. Par exemple, le SNES « soutient les enseignants qui décident en fonction de la situation de leur établissement, d’agir aux côtés des lycéens et dépose à cet effet un préavis de grève nationale ». C’est encourageant, mais cela n’implique aucune mobilisation. Une déclaration qui permettra en revanche à la direction du syndicat de se raccrocher aux wagons si sa base la déborde.

Ainsi, certaines sections du SNES, telle celle de Créteil, ont appelé clairement leurs adhérents à se joindre au mouvement et ont convoqué des AG de mobilisation. De même, les blocages de lycées, les occupations de rectorat ont été soutenus localement par les parents d’élèves et le personnel de l’Éducation Nationale.

La convergence des luttes se construit avant tout au niveau local, pas au sommet. Il n’y a rien à attendre des directions syndicales. Celles-ci ont montré en mai-juin 2003 qu’elles n’étaient là que pour négocier des compromis avec le gouvernement. Alors que le gouvernement, terrorisé par un éventuel blocage du bac, allait céder sur la décentralisation, le SNES a appelé les profs à assurer le bon déroulement des épreuves. Aujourd’hui encore, il n’y a pas de compromis possible : nous voulons le retrait total du plan Fillon.

Nous ne l’obtiendrons qu’avec une grève générale de l’Éducation Nationale.

Clash n°14 (avril 2005)
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