Extrême gauche : Réussite quantitative pour le NPA




Après un an d’incubation, le NPA a vu le jour début février. Le pari quantitatif est tenu, les grandes lignes sont fixées, mais pour le projet révolutionnaire, il faudra sans doute attendre les prochains congrès.

Une délégation d’Alternative libertaire était invité au congrès du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) initié par la Ligue communiste révolutionnaire qui s’est tenu à la Plaine-Saint-Denis du 6 au 8 février. Le congrès a rassemblé 650 délégué-e-s représentant autour de 9 000 adhérentes et adhérents. Ces chiffres tendent à confirmer que le NPA a réussi son pari quantitatif.

Le dépôt d’un très grand nombre d’amendements aux textes de congrès a passablement appauvri les débats du congrès qui ont consacré peu de place à la stratégie et au projet politique du NPA. Le débat sur les principes fondateurs s’est focalisé sur le terme qui caractérise le projet politique du NPA plus que sur son contenu : « socialisme », « écosocialisme » ou « socialisme du XXIe siècle », ce dernier terme l’ayant emporté.

Le choix du centralisme

Le débat sur les statuts a révélé les différences d’approche, voire les divergences entre léninistes et ceux et celles souhaitant faire une plus grande place à la démocratie interne. Des amendements tendant à pondérer la centralisation ou à limiter le nombre de mandats possibles dans une même instance ont été repoussés.

Le choix du nom NPA apparaît comme un choix par défaut dû à une réflexion nettement insuffisante sur le projet de société. La priorité du congrès était bien de créer d’abord un parti et de le délimiter par rapport à la gauche institutionnelle.

Le calendrier électoral comme boussole politique

Sur la stratégie pour les élections européennes, un amendement du NPA Clermont-Ferrand défendait une stratégie de front de gauche semblable à celle du Parti de gauche (Mélenchon).

L’orientation majoritaire consiste à envisager l’unité avec d’autres forces en stipulant qu’aucune alliance de type gouvernemental n’est possible avec le Parti socialiste.

Le NPA en a appelé à la constitution d’un front anticapitaliste électoral pour écarter la proposition de « front de gauche » de Mélenchon. Il est à la fois regrettable et révélateur que le NPA limite la question du front anticapitaliste aux élections. N’y a-t-il pas plutôt urgence à constituer un front anticapitaliste intervenant en-dehors du champ institutionnel et rassemblant toutes celles et ceux qui se réclament de cette sensibilité afin de faire converger les luttes et favoriser une dynamique qui mène à la grève générale ?

Alternative libertaire a adressé un message aux congressistes réaffirmant cette nécessité sans éluder les divergences sur le rapport aux institutions et aux élections, sur l’organisation en parti politique, sur l’autonomie du mouvements social, etc.

Enfin, contrairement à ce que l’on peut entendre ici ou là, l’existence d’une « sensibilité libertaire » au sein du NPA semble bien hypothétique, malgré la présence de quelques camarades se réclamant du courant libertaire dans certains comités.

Laurent Esquerre (AL Paris Nord-Est),
Simon Laviec (AL Saint-Denis)
et Clément Garnier (AL Paris-Sud)

 
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