Film : « Chez nous »




La sortie, en pleine campagne présidentielle, du film de Lucas Belvaux, permet de susciter des débats, de par la réaction de certaines et certains militants du Front national qui ont dénoncé le film avant même sa sortie…

Le film Chez nous de Lucas Belvaux se déroule à « Hénard », dans le Pas-de-Calais. L’héroïne du film est une infirmière à domicile qui est repérée par un médecin militant dans un parti d’extrême droite. Les élections municipales approchent et le « Parti national », dont la dirigeante est une femme blonde qui ressemble étrangement à Marine Le Pen veut s’implanter dans cette ville. Totalement désintéressée, puis indécise, l’infirmière va être convaincue d’être candidate après avoir vu la dirigeante lors d’un meeting.

Le discours reprend les clichés des leaders du Front national : préférence nationale, invasion musulmane… Surtout, il propose une politique « pour le peuple » !! Les retrouvailles de l’héroïne avec un ancien amoureux de l’époque du lycée, devenu un nervi fasciste, lève le voile sur ce milieu nationaliste qui ratonne les migrants, et dont le « Parti national » cherche à se dissocier…

Vient le moment où l’héroïne va informer sa famille, ses amis, ses patient.es de son engagement. La majorité de ses ami.es et patient.es sont heureux de cette nouvelle. Seul son père, militant communiste, et une de ses amies désapprouvent C’est d’ailleurs cette amie qui va lui pointer du doigt la démarche de ce parti extrémiste. Il lui a fait teindre ses cheveux… En blond… Et surtout, il ne lui a pas permis d’élaborer le programme pour la ville qu’elle devra administrer… elle n’est « qu’une tête de gondole »… Ira-t-elle jusqu’au bout de son engagement ?

Ce film colle vraiment à la réalité, ce « Parti national », comme le Front national, revendique d’être le parti du peuple, pour le peuple, avec des candidats du peuple. Il ne parle pas de son programme et ne véhicule que des slogans nationalistes et protectionnistes. Les propos racistes, fascistes, machistes ne sont pas prononcés et pourtant le film montre que les groupes identitaires que le parti feint de renier sont bien là pour protéger leurs dirigeants et procéder à des ratonades envers les étrangers, migrants.

Le film montre que les communistes ne deviennent pas des partisans de ce parti, brisant ainsi le cliché inverse. Il montre également que les notables, un médecin dans le film, adhèrent aux idées de ce parti, car il défend bien sa classe, la classe des dirigeants et des riches. Les pauvres se voient donc trompés par ces politiques et ce n’est pas un hasard si le Front national est le premier parti où leurs militant.es fraîchement élu.es déchirent leur carte de ce même parti.

François (AL Gard)

 
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