Intermittents : Qui est coupable ?




Les assises du spectacle vivant n’auront pas lieu ! Devant leur boycott général par toute la profession tant que le protocole ne sera pas retiré, Aillagon se terre dans son ministère - comme bien d’autres ministres - chaque déplacement étant motif de mobilisations, de plus en plus souvent interprofessionnelles. C’est ainsi qu’intermittent(e)s du spectacle et enseignant(e)s, à la Sorbonne, ont été la raison (non avouée par télé-Rafarin) de la coupure dans le show Luc Ferry. La colère des professionnels du spectacle ne faiblit pas, mais la répression s’accentue : à Lille (capitale culturelle européenne 2004 !!!), ceux qui sont montés sur le toit de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) sont poursuivis pour attentat à la pudeur… À suivre !

Parallèlement, deux plaintes ont été déposées : l’une au Conseil d’État pour inégalité de traitement (deux personnes effectuant les mêmes périodes travaillées aux mêmes salaires pourraient désormais se retrouver avec des revenus complètement différents !), l’autre pour « faux et usage de faux » (l’accord ayant été illégalement modifié et antidaté sans négociation, entre sa signature et l’agrément ministériel…).

Du coup, la CFDT s’énerve ! Michel Jalmain, (président de l’Unedic et signataire de l’accord pour la CFDT, mais dont la signature ne figure pas sur l’accord ???) se lâche à employer la rhétorique du patronat en dénonçant les « privilèges » tout en s’avouant finalement « incompétent sur le dossier ». Quant à Danièle Rived, — « recrutée » par… Douste-Blazy, alors ministre avec un salaire de plus de 3.000 euros par mois sur le budget du ministère, pour lui permettre d’être permanente syndicale —, secrétaire générale de la Fédération communication culture CFDT, elle reconnaît que « la rédaction technique de ce protocole ne correspond pas à l’accord politique » mais se veut rassurante : « Ce n’est pas grave, il y aura des aménagements techniques qui ne modifient pas l’intention commune des parties. » Elle livre en privé le fond de sa pensée : va pour les artistes mais « elle ne voit pas la différence entre un technicien […] dans un théâtre […] et un ouvrier […] sur un chantier […]  », mésestimant donc que le nouveau règlement des annexes VIII et X est globalement moins dramatique pour ces derniers que pour ceux et celles qui occupent le devant de la scène et ont souvent beaucoup de mal à réunir 43 représentations ! Surtout, elle se défend de vouloir rentrer dans « un pseudo débat de démocratie directe… dont on a trop vu les effets » ; elle le prouve même par une terrible référence historique indiscutable (?) : « La révolution culturelle a pris fin à Tiananmen » (sic !). Elle se défile enfin et dénonce : « L’État doit être tenu pour responsable. »

A. D. (syndiqué Sud Culture)

 
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