Israël : Le boycott s’impose




En 2005, 172 associations palestiniennes ont lancé un appel aux peuples du monde entier pour le BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) de l’État d’Israël tant que durera l’occupation. Bilan d’étape.

Le compromis auquel l’OLP avait consenti dès 1988, à savoir limiter la revendication palestinienne à la création d’un État sur 22 % de la Palestine historique est définitivement mort. La société palestinienne a été fragmentée entre plusieurs entités distinctes (Gaza, Jérusalem, la Cisjordanie, les Palestiniens et Palestiniennes vivant en Israël, les réfugié-e-s) qui toutes subissent des formes d’oppression : expulsion, déportation, colonisation, occupation, blocus, enfermement, crimes de guerre, racisme, apartheid… Il n’y a aucune chance pour qu’une fraction d’un sionisme « à visage humain » accepte un compromis sur la base de l’égalité des droits. Le sionisme a gommé les différences idéologiques et tous ses courants pensent qu’à terme le peuple palestinien devra être marginalisé à l’image des peuples amérindiens ou des Aborigènes.

Des hésitations infondées

Des courants politiques qui ont toujours dans la tête le mythe « deux peuples, deux États » ont eu des objections ou des restrictions sur l’idée du BDS. Ils ont voulu que le boycott se limite aux produits des colonies israéliennes. Certains ont estimé que le terme « apartheid » ne pouvait pas s’appliquer à Israël puisque les Palestiniens d’Israël peuvent voter.

Dans les faits, tout ceci a volé en éclat. Depuis plusieurs mois, tous les procès que le lobby sioniste engage (pour « antisémitisme ») contre les acteurs du boycott sont perdus. Mieux, la troisième session du Tribunal Russell réunie en novembre 2011 a conclu que l’État d’Israël pratique une politique d’apartheid et que le droit international prône le boycott en cas d’apartheid comme cela a été réalisé contre l’Afrique du Sud. L’idée du droit au boycott s’est imposée et les initiateurs palestiniens du BDS sont contre l’idée d’un boycott partiel. Celui-ci est d’ailleurs irréalisable dans les faits puisque la « ligne verte » a disparu et qu’il est impossible de distinguer un produit des colonies d’un produit de Tel-Aviv.

La campagne BDS-France a réuni plus de 130 personnes à Lyon les 14 et 15 janvier. De nombreuses formes de boycott ont été étudiées (syndical, culturel, sportif, universitaire, militaire...).

Liquidation de l’Agrexco

Après le succès de la campagne contre Agrexco qui a abouti à la liquidation de cette société, des campagnes vont être lancées contre deux autres sociétés israéliennes : Mehadrin (qui possède entre autres la marque Jaffa) et Keter. Les succès de la campagne BDS sont de plus en plus importants. De nombreuses multinationales (Dexia, Alstom, Véolia…) ont subi de très lourdes pertes en raison de leurs investissements en Israël et certaines se sont désengagées. Pour rendre encore plus important ce succès, toutes les associations défendant les droits du peuple palestinien doivent adhérer à la campagne BDS-France.

Pierre Stambul (Union juive française pour la paix)

 
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