La Poste : La grève, on a tous à y gagner




Le gouvernement et la direction de La Poste font avancer à marche forcée la normalisation de « l’entreprise ». À Martigues (13) comme ailleurs, ce sont les postières et les postiers qui en font les frais.

La voie de la privatisation passe par la répression de la contestation et la violence d’un management autoritaire. Le bureau de poste de Martigues pourrait être un vrai cas d’école… Tout d’abord, un directeur qui se croit encore à l’armée, et systématise un management basé sur le harcèlement et l’intimidation. Ensuite le plan de restructuration « Facteur d’avenir » qui a dégradé les conditions de travail (entre autres, les heures supplémentaires ne sont pas payés). Et enfin, cerise sur le gâteau, deux mises à pied de postiers. Le premier, Fabien, est en procédure de licenciement (il est sous contrat privé) pour des raisons abusives : la direction a transformé un jour de congé en absence injustifiée. Le second, Sébastien, est représentant du personnel et militant à Sud-PTT. Il est mis au placard depuis quatre mois, et en attente de procédures disciplinaires (il est fonctionnaire) pour son militantisme syndical.

Une lutte victorieuse

Devant tant d’injustice, le 12 octobre, les postières et postiers de Martigues se sont mis massivement en grève illimitée. Sébastien a débuté une grève de la faim le 14 octobre, dénonçant les pratiques inadmissibles de la Poste. Les grévistes ont fait bloc pendant 25 jours (dont 23 de grève de la faim) pour faire capituler la direction. Ils ont été soutenus par la population, et des caisses de solidarité ont été tenues à Marseille… Ce fut une grève dure, menée par Sud-PTT, mais victorieuse. Les grévistes ont gagné sur la quasi totalité de leurs revendications : le principe de reconnaissance des dépassements d’horaires et leur paiement partiel, le gel de la restructuration « facteur d’avenir » jusqu’en janvier 2010, un conseil de discipline revu à la baisse pour Sébastien et une formation prise en charge financièrement par la Poste pour Fabien… avec en prime, la mutation du directeur !

Les postières et postiers de Martigues ont rappelé, pour ceux et celles qui auraient tendance à avoir la mémoire sélective, comment on construit un rapport de forces efficace. C’est de cette façon que nous briserons la privatisation de la Poste. Pour cela, la grève illimité est une question incontournable. Le 24 novembre, entre 25 et 30 %. de s postiers ont cessé le travail. Un chiffre comparable aux débrayages du 23 septembre 2008 et du 2 septembre dernier. Il faut faire mieux et dans la durée. Les collectifs d’usagers doivent être un appui pour mobiliser la population, expliquer les conséquences de la privatisation et soutenir les postières et les postiers. La stratégie est claire : grève massive avec un soutien populaire. Des services publics de qualités sont nécessaires pour le bien-être de la population alors, comme à Martigues, soyons intransigeants !

Sylvain (AL Marseille)

 
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