Lire : Fantasy : En compagnie de Glen Cook




Capitaine. Toubib. Elmo. Qu’un œil et Gobelin les sorciers rivaux. Tam-tam et Silence. Et tous les autres. Ceux qui composent la dernière compagnie franche de Khatovar : La Compagnie noire. Des mercenaires dont l’existence remonte à plus de quatre siècles, unis par leur bannière et les annales de la Compagnie, dont Toubib est le rédacteur et le dépositaire.

Une troupe d’hommes - et parfois de femmes avec toujours un rôle de premier plan - qui ne sont pas toujours sûrs d’être dans le bon camp.

Quand la Compagnie noire est recrutée à Béryl par Volesprit - l’une des asservi(e)s, Légat de La Dame, maîtresse de l’Empire du nord, presque immortelle aux pouvoirs immenses - les doutes assaillent Toubib [1].

L’ancienne prophétie semble sur le point de se réaliser. La Dame craint l’arrivée de La Rose blanche, la libératrice annoncée, mais aussi le retour du Dominateur, son ancien époux - provisoirement ? - vaincu. La Compagnie noire l’aidera et découvrira les arcanes de la basse politique tandis que les dix asservi(e)s font preuve d’une loyauté à géométrie variable.

Elle sera aidée dans cette tâche par Chérie une étrange jeune femme muette recueillie lors d’une bataille et Corbeau, guerrier subtil, un peu trop même parfois, capable de mettre en scène des « morts » successives bien utiles… Mais il est plus facile de mater la rébellion que Le Dominateur.

La Rose blanche

Et c’est loin au nord, au-delà des frontières de l’empire de La Dame, pour laquelle Toubib éprouve des sentiments ambigus, que la menace plane sous les racines du Château noir [2] qui domine Génépi et dans les catacombes de la ville où se déroule un étrange trafic d’ossements.

Six mille kilomètres de marches, de ruses, de batailles où la Compagnie noire frôlera l’anéantissement et où le monde semblera débarrassé de la menace des dix asservi(e)s, tandis que Chérie voit sa véritable identité lui être révélée.

Car elle est La Rose blanche, celle dont dépend la liberté du monde et qui donne son nom au troisième livre des annales de la Compagnie noire [3].

Elle est la seule menace désormais pour La Dame, privée des troupes d’élite de la compagnie noire, ralliée à la Rose blanche.

Une compagnie noire dont les survivant(e)s n’ont d’autre choix que de se terrer dans la Plaine de la peur.

Un lieu magique où les pouvoirs des sorciers sont neutralisés, où de très vieux menhirs montent la garde autour du Vieil Arbre Ancêtre et parlent parfois, où les baleines volantes se font moyen de transport ou armes de guerre. La lumière de la comète annonciatrice de changements illumine le monde, tandis que dans les Tumulus les résurrectionnistes n’ont pas renoncé au retour du Dominateur malgré sa défaite à Génépi. Toubib reçoit des lettres aussi anonymes qu’alarmantes, et se verra contraint - pas tout à fait à contrecœur - de rencontrer à nouveau La Dame. L’alliance inéluctable entre celle-ci et La Rose blanche sera seule capable de mettre définitivement fin à la menace, mais le prix à payer sera lourd de conséquences pour les deux championnes. La trilogie du Nord prend fin ici, avant la longue marche des sept survivant(e)s de la Compagnie vers leurs origines, vers Khathovar loin au sud.

L’on peut cependant opter pour un autre découpage de lecture, en y ajoutant le premier opus de la trilogie du sud, Jeux d’ombres, dont le rédacteur reste Toubib :

La mort de celui-ci à l’issue de la bataille de Dejangor ouvre plus réellement d’autres chapitres de l’histoire de la Compagnie noire, flanquée d’un nouveau capitaine annaliste et en proie aux maîtres d’ombres qui menacent la cité état de Taglio , barrant la route de Khatovar.

Si cette deuxième trilogie perd un peu par la disparition de personnages auxquels le lecteur s’est attaché lors de la première, elle révèle le coté humain d’autres et est toute aussi fertile en trouvailles et rebondissements. Derrière les plumes de ses différents annalistes, Glenn Cook apparaît comme un maître de la Fantasy et l’on ne peut que se féliciter du choix de le traduire, 10 ans après les parutions américaines, du petit éditeur nantais L’Atalante.

À rechercher de préférence dans les librairies spécialisées dans la littérature fantastique : ce grand auteur est inconnu dans les grandes surfaces du livre….

A.Doinel.

 Les annales de La Compagnie noire se poursuivent dans la longue marche vers Khatovar, avec Rêves d’acier, La pointe d’argent, Saisons funestes et Elle est les ténèbres volumes 1 et 2, tous chez Atalante. Prix autour de 18 Euros le volume.

[11. Glen Cook, La Compagnie noire, Editions l’Atalante, 2001.

[22. Glen Cook, Le Château noir, Editions l’Atalante, 2003.

[33. Glen Cook, La Rose blanche, Editions l’Atalante, 2003.

 
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