Novembre 2009

Luttons ensemble contre la précarité




Alors que la réforme des bourses
pour les étudiants-es a signifié une baisse
de leur montant pour beaucoup
d’entre nous (voir une suppression), la
classe dirigeante ne s’arrêtera pas là.

A l’image de ce qui se passe pour la
population, chaque année les conditions
de vie et d’étude de la jeunesse se dégradent.
L’année 2010 ne fera pas exception
à la règle que ce soit pour les
étudiants-es ou les travailleurs-euses
précaires, la plupart d’entre nous étant
les deux.

Nous poussant à accepter des
conditions d’existence intolérables, les
réalités quotidiennes de la précarité sont
là : logements insalubres et de plus en
plus chers, cités universitaires en
nombre insuffisant et, pour la plupart,
dans un état de délabrement intolérable,
augmentation du prix des transports, des
restos U, précarisation des contrats de
travail pour ceux et celles qui arrivent à
en obtenir un.


Une vaste arnaque

Alors que la réforme des bourses
pour les étudiants-es a signifié une baisse
de leur montant pour beaucoup
d’entre nous (voir une suppression), la
classe dirigeante ne s’arrêtera pas là.

Misant sur l’effet d’annonce pour faire
passer leurs politiques, rien ne sera fait
pour sortir les travailleurs-euses et les
travailleurs-euses en formation de leur
précarité sans cesse croissante. Par son
« plan pour la jeunesse », le gouvernement
essaye de créer un rideau de fumée
avec des réformes comme le 10e
mois de bourse, n’étant en fait que l’étalement
du même montant à l’année sur
10 mois au lieu de 9.

Le gouvernement
va encore plus loin en faisant croire que
le RSA sera étendu à la jeunesse alors
que seulement ceux et celles ayant travaillé
à plein temps deux ans sur les
trois dernier pourront en bénéficier…
Autrement dit très peu !

Ces effets de
manches cachent en réalité une nouvelle
offensive de la droite et du patronat,
passant par l’encouragement de l’alternance,
véritable mine d’or de main
d’oeuvre à bas coût, ou encore par la
création d’un service publique d’orientation
qui sera rapidement privatisé, laissant
les patrons décider de nos orientations.

Le paroxysme est atteint avec le « 
livret de compétence », vieux rêve de la
droite, permettant de faire un diplôme
différent pour chaque personne et donc,
par ce biais de détruire les accords sur
les conventions collectives, décidant des
rémunérations minimum des travailleurs-
euses. La logique est toujours
la même : baisser le coût du travail pour
enrichir une minorité d’exploiteurseuses !

Et ce ne sont pas les discours démagogiques
des politiciens dont l’objectif
est de conquérir une place
confortable dans les institutions qui
masqueront cette réalité (régionales,
cantonales, etc.). L’amélioration de nos
conditions de vie ne dépendra jamais
d’une politique d’épicier radin ni de promesses
électorales, mais seulement de
nous et de notre engagement dans la
construction de luttes sociales permettant
de faire plier le pouvoir en place.

S’unir pour des luttes
victorieuses

L’objectif des classes dirigeantes est
clair : Précariser la jeunesse pour bénéficier
d’une main d’oeuvre bon marché,
et habituée au « nouvelles normes de
travail » (c’est-à-dire docile). L’alliance
gouvernement/MEDEF profite de la crise
qu’ils ont créée pour imposer une dégradation
de nos conditions de vie. Loin
d’être due à un manque « de morale des
banquiers-ères » cette situation est due à
la nature même du capitalisme cherchant
de par son fonctionnement à augmenter
continuellement ses profits.

Misant sur l’idéologie individualiste
qui domine notre société et sur le mythe
du « chacun pour soi », une minorité
continue de mener son grand train de vie
(l’exemple du reversement de la part de
la BNP d’un milliard d’euros d’aides
publiques à ses cadres supérieurs en est
l’exemple). Face à cela il ne s’agit pas
de « refonder le capitalisme » ni de le
moraliser.

Il s’agit d’entrer toujours plus
nombreux en résistance, de s’organiser,
pour porter des coups toujours plus efficaces
contre les politiques capitalistes.
Et de construire à travers cette résistance
de nouvelles solidarités à la base transcendant
les vieilles catégories (corporatisme,
« jeunes » contre « vieux », etc.)
et les fausses oppositions (travailleurseuses
contre chômeurs-euses, etc.) afin
de construire un monde nouveau débarrassé
des exploiteurs-euses en tous genres.

Clash n°35 (novembre 2009)
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