Lyon : La gangrène fasciste progresse




À Lyon, ville souvent qualifiée de « laboratoire de l’extrême droite », le fascisme s’exprime toujours plus dans une indifférence quasi générale. Depuis les mobilisations contre le congrès du FN il y a plus de deux ans, et après une période de calme relatif, les différents groupuscules d’extrême droite reprennent leurs activités, plus intensément que jamais.

Dès le printemps dernier, nous avons assisté à de multiples provocations des fascistes lors des cortèges contre la « loi travail », jusqu’à l’agression d’un prof de fac distribuant des tracts.

En novembre 2016, en marge d’un rassemblement d’intégristes catholiques, c’est la librairie libertaire La Plume noire, aussi local de la CGA, qui a violemment été attaquée par plus de vingt individus armés de barres de fer, alors qu’une vingtaine de personnes étaient présentes dans les locaux.

Depuis, les fascistes n’hésitent pas à venir arracher les banderoles des cortèges de manifestation, à faire des provocations lors de rassemblements, ou encore à attaquer les lieux accueillant des activités militantes. Essayant d’étendre leur obscurantisme par la censure, il ont tenté d’empêcher plusieurs fois la tenue d’un opéra, Jeanne au bûcher, sur la vie de Jeanne d’Arc. Des fachos ont envahi le hall de l’Opéra pour protester contre l’œuvre qui ne louait pas leur idole et ont agressé une personne le soir même.

Six lieux fascistes dans la ville

Ces actions, ainsi que les menaces haineuses diffusées à l’attention de militants et militantes, collectifs et associations progressistes, sont principalement le fait de quatre groupes : le GUD (Groupe union défense), l’Action française, le Parti nationaliste français et enfin Génération identitaire.

Certains de ces groupes bénéficiaient déjà de locaux pour favoriser leur implantation, comme La Traboule pour les Identitaires, ou plus récemment La Maison bleue, tenue par le PNF. En octobre 2016, c’est le GUD qui ouvre le bar Le Pavillon noir. L’arrivée à Lyon de Logan Djian, ancien chef du GUD à Paris, n’y est certainement pas étrangère. Nous comptons à présent six lieux fascistes dans la ville, tolérés par les pouvoirs publics, et ce malgré les différentes mobilisations qui ont eu lieu.

Pourtant, la violence des fascistes est considérable, dernièrement, le collectif du 19 mars pour la justice et la dignité organisait un meeting qui devait se tenir à La Maison des passages, local associatif. Le GUD a fait une première tentative d’intimidation par un collage autour du lieu. Puis les fachos ont détruit la vitrine de ce lieu la veille du meeting.

Face aux fascistes, les réponses s’organisent : le Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale) mène une lutte de terrain. La Campagne libertaire antifasciste (CLAF) regroupe localement AL, la CGA, et la CNT, mais aussi toutes les convergences plus larges, à l’instar de la mobilisation de soutien à La Plume noire. Bien que prometteuses et demandant à être développées, ces réponses isolées sont loin d’être suffisantes pour combattre efficacement les fascistes à Lyon. Seuls l’union des forces progressistes et un antifascisme populaire permettront de faire face à ce danger mortel. L’antifascisme est l’affaire de toutes et tous !

Collectif AL Lyon

 
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