Maine-et-Loire : Octobre dans l’Anjou rouge




La mobilisation dans la région d’Angers est portée par un collectif militant interprofessionnel qui œuvre à l’extension de la grève, notamment dans plusieurs sites industriels du privé. petite chronologie des évènements.

Dans la région d’Angers, la période précédant le 12 octobre a d’abord été marquée par d’importantes participations aux temps forts et par une lente montée en puissance de la mobilisation.

Des grévistes de l’éducation se sont notamment réunis à la bourse du travail le 23 septembre de façon improvisée, et ont ainsi pu rencontrer des militantes et militants de l’Union locale CGT (UL CGT) à la fin de l’AG. Ce début de discussion interprofessionnelle s’est bien passé et a sans doute donné des idées pour la suite.

L’entrée en lutte des dockers, l’arrêt des raffineries et la reconductible dans le rail, qui se sont joués au niveau national ont ensuite encouragé l’accélération du mouvement dans l’Anjou. La reconductible a été votée dans le rail, l’éducation, et chez les éboueurs, qui ont bloqué l’incinérateur d’ordures. Le soir du 12 octobre, l’UL CGT a invité les grévistes à une discussion à la suite de son AG. Cette rencontre a permis d’inciter les camarades de plusieurs secteurs à se battre ensemble et à mettre en place un rendez vous quotidien de grévistes, pour faire le point et planifier des actions.

Deux intersyndicales en parallèle

Ce collectif de grève interprofessionnel et intersyndical a permi de réunir certains syndicats CGT (rail, métallurgie, éducation), une grande partie des syndicats SUD (éducation, étudiant, trésor, santé, Poste, France Telecom, rail), l’union départementale Solidaires 49, la FSU 49, des militants CNT, FO et pas mal de non syndiqué-e-s, en particulier chez les enseignants. Des lycéens, lycéennes et étudiants ont également participé à ces rencontres. Cette « intersyndicale de lutte » s’est déroulée en parallèle de l’intersyndicale 49 plombée en particulier par l’Union départementale de la CGT, debout sur les freins et pas du tout solidaire des syndicats CGT combatifs.

Marchandises bloquées

L’objectif de ce collectif d’action intersyndical a été d’étendre la grève reconductible, surtout au niveau des entreprises privées. Ainsi, plusieurs diffusions massives de tracts par des groupes de 30 à 150 militantes et militants ont été organisées le matin à l’embauche ou au changement d’équipes, grâce, entre autre, aux délégués du personnel CGT des entreprises Valéo, Thyssen et Scania. Les résultats ont été sensibles sur les temps forts, plus modestes pour la reconductible. En parallèle, dans l’éducation, les AG quotidiennes ont mis en place des tournées d’établissements entraînant un nombre de grévistes stable en reconductible, et en hausse le 19 octobre. De même au CHU, la grève reconductible a été votée le 15 et le blocage partiel voté à la fac le 18.
Des barrages filtrants ont été organisés à plusieurs reprises pour empêcher les marchandises d’arriver dans les entreprises, ou pour bloquer les bus.

Château pris d’assaut

Toutes ces actions, ainsi que certains « coups » médiatiques (irruption lors de l’inauguration d’un nouveau pont ou « prise d’assaut » du château d’Angers) ont marqué les esprits, encouragé et fait militer ensemble des personnes de secteurs très différents, de façon assez inédite, ici.

La solidarité interprofessionnelle a pris un sens concret, au gré des visites des uns sur les piquets des autres et des conversations. Cette effervescence locale, bien que minoritaire, a sans doute contribué au succès des journées des 16 et 19 octobre qui resteront dans les esprits comme des journées de « grosse manif ». Quelle que soit l’issue du mouvement après la journée du 28 octobre, et malgré les risques de voir freiner un mouvement de reconductible déjà fragile, il faudra réfléchir au moyen de prolonger ce regroupement de militants et syndicalistes de lutte.

Angers, le 26/10/2010 par des militantes et militants d’AL.

 
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