Non à l’Etat surveillance ! Non à l’Etat policier !




Le projet de « loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure », dite « LOPPSI 2 », adopté aujourd’hui en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, constitue un arsenal de mesures répressives et dérogatoires au droit commun qui renforce les dispositifs de contrôle social au service de l’Etat et justifie par la présence d’un « ennemi intérieur » une extension de la surveillance, de la punition et des régimes d’exception.

Ce projet de loi s’inscrit dans la filiation de la « loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure », votée durant l’été 2002 en « procédure d’urgence ». Dans un contexte de surenchère sécuritaire après les attentats de septembre 2001 et les résultats du 1er tour des élections présidentielles de 2002, la « LOPSI 1 » réorganisait les institutions chargées de la sécurité intérieure et fournissait le cadre pour la « loi pour la sécurité intérieure », votée en mars 2003, qui donnait quant à elle de nouveaux pouvoirs aux forces de l’ordre et créait de nouveaux délits (squat, rassemblement dans les cages d’escalier, « racolage passif », etc.) et de nouvelles sanctions (cf. « LSI : Se mobiliser contre l’arsenal sécuritaire », Alternative libertaire, n°116, mars 2003).

En projetant de renforcer cet arsenal hétéroclite avec la LOPPSI 2, le gouvernement entend asphyxier le débat démocratique et renforcer en toute opacité l’utilisation des techniques (fichage, surveillance, espionnage électronique, écoutes téléphoniques, etc.) et des sanctions (durcissement des peines, extension des peines planchers, alignement de la justice des mineurs sur la justice des majeurs, etc.) au service du pouvoir d’Etat tandis que dans le même temps les agents de renseignement voient leur impunité consolidée.

Alors que cette loi est votée en plein hiver, le pouvoir donné aux préfets d’évacuer les logements illicites sans obligation de relogement ni même d’hébergement doit particulièrement retenir notre attention mais ce n’est pourtant qu’une des nombreuses mesures d’exception qui font de ce projet de loi liberticide un outil d’une dangerosité insoupçonnée entre les mains d’un Etat qui piétine chaque jour la justice sociale.

Alternative libertaire dénonce ce projet de loi, demande son abandon immédiat et entend rejoindre le front associatif, syndical et politique déterminé à lutter contre les dispositions sécuritaires qu’il contient.

A l’heure où la menace intérieure sert à justifier les privations de liberté, nous rappelons plus que jamais le danger qu’il y a à sacrifier un peu de liberté pour se sentir en sécurité.


Alternative libertaire, le 21 décembre 2010

 
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