RSA : l’injustice n’est pas là




Ça y est : après le ballon d’essai de Laurent Wauquiez, le « recadrage » de François Fillon. Les heures de Travail d’Intérêt Général en échange du droit au RSA ne sont pas (encore) d’actualité. A un an de la présidentielle, l’heure n’est plus a l’offensive, mais a la préparation des nouvelles campagnes. Alors après le fameux « travailler plus pour gagner plus » va-t-on avoir droit au « travailler plus pour toucher le RSA » ?

A priori, c’est moins vendeur. Il s’agit ni plus ni moins de convaincre les smicards, que c’est en faisant bosser gratuitement les personnes aux RSA qu’on leur rend justice... Laurent Wauquiez est allé jusqu’à qualifier « l’assistanat » de « cancer de la société française » ! C’est bien trouvé. Et puis ça justifie les radiations... Cette petite musique, sur les « assistés » les « étrangers » etc, on a pas fini de l’entendre. Partout dans le monde les mêmes réformes, justifiées par les mêmes arguments bidons, se mettent en place. Pour ne citer que quelques exemples :

- Depuis 1998 en Australie, le programme "work for the dole", qui consiste a faire travailler les chômeurs 16h/semaine 6 mois par an en échange des allocations .

- Depuis 2005 plus prés d’ici en Allemagne les "Jobs a 1 euros" ( obligation de travailler pour 1 euro symbolique de l’heure en échange du chômage)

- Fin 2010 au Royaume Uni , ou c’est carrément 30 heures de travail hebdomadaire gratuites pendant au moins un mois qui sont réclamées, sous peine de se faire retirer les minimas sociaux !

Cette politique , baptisée « workfare », est non seulement une humiliation de plus pour bénéficier de droits élémentaires, mais est surtout une mine d’or pour le patronat, ou l’Etat : pourquoi embaucher quelqu’un et le payer au SMIC, là où on peut forcer un chômeur à travailler gratuitement ?

Les vrais assistés, les vrais parasites, ce n’est pas dans les rangs des bénéficiaires du RSA qu’il faut les chercher, mais chez les actionnaires, qui sans travailler ramassent non pas quelques centaines, mais quelques centaines de milliers d’euros par mois. De manière générale, ce sont des milliards qui sont volés par les capitalistes aux travailleurs et aux travailleuses. Et, depuis 30 ans, la situation n’a cessé d’évoluer en faveur du capital, qui alors qu’il recevait 30% de la valeur ajoutée en 1982, en rafle maintenant 40%. Pourtant, au moment où Wauquiez stigmatise les plus précaires des précaires en France, le gouvernement se lance dans une réforme de la fiscalité, qui avec notamment une baisse de l’ISF, bénéficie à ceux et celles qui vivent sur notre dos.

A nous de leur montrer, que la redistribution des richesses, ça s’impose !

 
☰ Accès rapide
Retour en haut