« Racisme anti-blanc » ??




Lors de la manifestation lycéenne parisienne du 8 mars, des jeunes ont littéralement tabassé plusieurs manifestants sans prétexte particulier. Nous donnions dans le numéro d’Alternative libertaire d’avril notre analyse des évènements. Au sein même des organisations de gauche, les débats autour des violences du 8 mars font rage.

Malheureusement, les positions se contentent souvent d’osciller entre deux analyses. D’un côté, une position “ gauchiste ” voulant voir une revanche sociale derrière ces agressions. De l’autre, une position droitière et dangereuse de stigmatisation des populations immigrées, dont sont majoritairement issus les agresseurs.

Il y a globalement consensus au sein de l’extrême-gauche pour analyser ces évènements sous l’angle du “ lumpenproletariat ” (sous-prolétariat) défini par Marx. En d’autres termes, ces jeunes font partie de la frange la plus précarisée du prolétariat qui, incapable de développer une conscience de classe, reproduit la sauvagerie du capitalisme à l’échelle individuelle. Ce qui a motivé ces agressions, c’est l’attrait pour l’argent facile et le climat de violence générale, initié par un groupe aux pratiques mafieuses, rien d’autre.

Là où les avis divergent, c’est quand il faut distinguer le sous-prolétaire, potentiellement “ dangereux ”, du prolétaire tout court. Ainsi, les manifs qui ont suivi celle du 8 mars étaient encadrées par un service d’ordre massif et cohérent, mais on apercevait très peu de jeunes arabes et noirs dans les cortèges. Ceux-ci devaient se contenter du trottoir, le long de la manif. En clair, le délit de faciès était fréquent au franchissement des chaînes humaines, mêmes lycéennes, délimitant les cortèges.

La stigmatisation a atteint son comble avec « l’appel contre le racisme anti-blancs » initié par le mouvement sioniste « progressiste » Hachomer Hatzaïr, signé par Finkielkraut, Taguieff, deux fanatiques partisans de “ l’Occident blanc ”, Kouchner et par un millier de lycéens. Inutile de détailler le contenu de l’appel dont le titre est très parlant.

Cette initiative est celle d’un pompier pyromane : elle ne fait qu’augmenter la stigmatisation des populations noires et arabes qui, elles, sont bien victimes de discriminations racistes. Ceci légitime un peu plus la politique répressive de l’État et de sa police à leur encontre. Ce sont avant tout les inégalités sociales qui font naître le racisme et ça, cet appel ne l’évoque même pas. En ne cherchant pas à expliquer les causes de ces violences, cet appel réduit implicitement le racisme à une simple question de comportement individuel. Au mieux, cet appel est représentatif d’un humanisme bêlant déconnecté des réalités sociales. Au pire - et vu certains de ses signataires bien peu fréquentables - c’est un torchon qui n’a d’autre but que de faire monter la haine et d’encourager le communautarisme.

 
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