Recomposer ? Non, s’armer




On parle beaucoup de « recomposition de la gauche » ces temps-ci. Et on peut se demander si ça n’est pas l’expression d’un secret et pervers espoir qu’une alliance miraculeuse, une synthèse géniale, un penseur providentiel, nous épargneront d’avoir à expérimenter, à lutter quotidiennement : à élaborer nous-mêmes les stratégies qui nous permettront d’envisager une autre société.

Car il ne s’agit pas tant de « recomposer » que de faire le bilan de la pensée critique [1], de rafraîchir nos idées et d’enrichir notre pratique, en la confrontant sainement aux autres sensibilités de la gauche radicale et sociale.

L’occasion nous en est fournie avec la parution aux éditions Amsterdam, de Penser à gauche, ouvrage collectif visant véritablement à « armer la critique ». Avec le texte d’Irène Pereira, ils forment l’amorce d’un débat sur ces questions.
Créées en 2003, les éditions Amsterdam sont attentives « à la diffusion d’une pensée radicalement démocratique et antiautoritaire en prise avec la situation contemporaine ».
Elles nous font l’amitié de partager en autant d’articles, les trois grandes tendances qui lui paraissent actuellement mettre en tension la pensée à gauche.
L’une s’articule autour de la notion de décroissance (ce mois-ci) et pose différemment les questions de la production et des rapports sociaux. Un second article (en mars) parlera du renouvellement de la critique du libéralisme, et le dernier explorera comment la « pensée anti-68 » peut entraver l’évolution de l’action et de la réflexion.

Cuervo AL 95

[1Trois ouvrages méritent le détour : Hémisphère gauche, Une cartographie des nouvelles pensées critiques, de Razmig Keucheyan, 2010, éd. Zones ; Les grammaires de la contestation. Un guide de la gauche radicale, d’Irène Pereira (voir page 11) et, donc, Penser à gauche, Collectif, 2010 éditions d’Amsterdam avec La Revue internationale des livres et des idées.

 
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