Répression antisyndicale : Solidarité avec Roland Veuillet et ceux de Dhuoda




En 2003, Roland Veuillet, Conseiller principal d’éducation (CPE) du lycée Dhuoda de Nîmes participe activement à la grève nationale des surveillant(e)s et des emplois-jeunes dans son lycée. Son chef d’établissement décide de briser une grève de trois semaines en remplaçant les grévistes par des maîtres au pair, élèves majeurs qui sont hébergés gratuitement dans l’internat du lycée. Roland Veuillet s’est opposé à cette décision. Il a été suspendu de ses fonctions puis convoqué devant un conseil de discipline : le recteur de l’académie de Montpellier décide de le muter à Lyon, à 300 kilomètres de ses jeunes enfants. Il faut souligner que si le mandat de toutes les organisations syndicales était clairement contre toutes sanctions, trois d’entre eux, représentants CPE du Snes (syndicat majoritaire) ont reconnu avoir voté contre l’absence de sanction.

Pendant un an, Roland Veuillet s’est battu pour médiatiser sa situation (Marathons pour se rendre à Paris et autour du rectorat). Roland a décidé en septembre dernier de ne pas faire une deuxième rentrée à Lyon, il a entrepris une grève de la faim pour réclamer l’annulation de la sanction qui le frappait et l’ouverture d’une enquête administrative. Il a suspendu le 6 octobre dernier sa grève de la faim commencée le 30 août et cela à la demande de son comité de soutien. Il a accepté les propositions faites par le médiateur de l’Éducation nationale pour réexaminer son dossier. Toutefois son comité de soutien demande toujours la levée de la sanction et l’ouverture d’une enquête administrative.

Un lycée au service du Medef

Cette affaire s’inscrit dans une démarche propre à l’idéologie libérale qui vise notamment à briser les solidarités et à privatiser les services publics. Dans ce cadre, le lycée Dhuoda de Nîmes est un établissement « modèle » qui entretient des relations étroites avec le Medef. C’est le choix du recteur de l’académie de Montpellier et du proviseur de Dhuoda qui ont développé le projet de Plate-forme technologique (PFT) permettant au patronat d’intervenir directement dans l’école par le biais de formations professionnelles élaborées en fonction des besoins immédiats des entreprises locales. Des patrons participent à la définition des contenus pédagogiques et au choix des machines de l’établissement et des salariés assurent certains enseignements. Certains enseignants, dont Roland Veuillet ont dénoncé cette démarche. Tous ont subi de très fortes pressions de la part du proviseur, notamment du harcèlement moral et une plainte a été déposée en ce sens.

Les grandes entreprises du Medef ne sont pas un modèle pour l’école, l’idéologie libérale s’oppose au développement de l’esprit critique. C’est la raison pour laquelle il faut lutter pour exiger une école démocratique et des services publics indépendants de la logique capitaliste. Cette logique qui aliène les individus, pour les transformer en marchandises au bon vouloir des actionnaires. Soutien total pour Roland et ses camarades.

Serge et Alexandra (Nîmes)

Pour informations :

 Le lycée Dhuoda, un laboratoire du Medef dans la fonction publique par Sud Education 69, très bien fait et instructif ;
 La revue de l’EE, Emancipation syndicale et pédagogique, qui a suivi l’affaire de Roland et les dessous de l’affaire.
 Et le site Internet : http://roland-veuillet.ouvaton.org/

 
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