Retour de la privatisation à La Poste : mobilisation à la rentrée




Après avoir été suspendu quelque temps pour cause de crise
financière, le projet de privatisation de la Poste revient sur le
tapis. Il faut relancer le rapport de forces au sein de l’entreprise,
et obtenir l’appui de la population.

Le 16juin le secrétaire d’État à
l’Industrie (aujourd’hui ministre
de l’Éducation nationale) Luc
Châtel relançait le chantier de
l’ouverture du capital de la Poste
(lire AL d’octobre 2008), mais
aussi de la libéralisation du courrier pour janvier 2011. Pour le
gouvernement et la direction de
la Poste, ce n’est pas une privatisation, mais juste une « adaptation » pour sauver la Poste de la
faillite et la désendetter. Pire,
Jean-Paul Bailly, président de la
Poste annonçait par un message
téléphonique au personnel que la
crise était une « opportunité »
pour la Poste ! Un cynisme
remarquable alors que les suppressions d’emplois se multiplient dans l’entreprise, que les
conditions de travail se dégradent
et qu’on donnait des consignes
pour imposer des congés aux
salarié-e-s.

L’avant-projet de loi d’ouverture du capital a été présenté aux
organisations syndicales le 25
juin. Première remarque : la Poste et le gouvernement annonçaient que le capital serait 100%
public. C’est faux. En effet, outre
par l’État, le capital peut être
détenu par des entreprises du secteur public. Mais que sont ces
entreprises ? Ce sont celles dont
le capital est détenu directement
ou indirectement à au moins 50
% par l’État. Cela autorise donc
des capitaux privés à entrer dans
le capital de la Poste. C’est un
des principaux mensonges des
auteurs de cette loi.

La loi offre aussi la possibilité
aux salarié-e-s d’acheter des
actions de la future société anonyme et propose l’octroi d’actions gratuites dans le cadre de
participation. Ces actions seraient
placées dans des fonds communs
de placement d’entreprise
(FCPE). Or on sait depuis longtemps que c’est un piège pour les
salarié-e-s puisque ça les fait participer à creuser leur propre tombe. De plus, même si la Poste se
défend de vouloir entrer en bourse, on voit mal l’intérêt de ces
deux dernières dispositions.

ON REPARLE DE GRÈVE

Cette annonce a déjà semé le
trouble dans l’unité syndicale,
même si le front n’est pas entièrement lézardé. La CFDT a
annoncé que le projet n’allait pas
assez loin et veut l’amender.
SUD-PTTse situe à l’exact
opposé et revendique le retrait
du projet de loi, tout comme FO
et la CFTC. De son côté la CGT
semble jouer un double jeu en ne
voulant pas rompre avec la
CFDT(attitude assez récurrente) : elle ne demande pas fermement le retrait du projet de loi,
tout en affirmant que la loi n’est
pas amendable...

L’heure est plus que jamais à
l’unité pour faire tomber les pro-
jets du gouvernement. Cela
demandera la mobilisation des
salarié-e-s et de toute la population et un front syndical uni. Une
grève se profile déjà pour la rentrée, mais une simple grève de
vingt-quatre heures ne suffira
pas. Le rapport de forces que les
agentes et les agents de la Poste
mettront en place devra s’installer dans la durée. Ce rapport de
forces syndical pourra recevoir
l’appui de l’ensemble de la population, par le biais par exemple de
manifestations. Cette lutte pour
un service public de proximité
doit être menée par toutes et tous.

Germinal de Sousa (AL Orléans)

 
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