Riposte antifasciste : Reconquérir quartiers et entreprises




Succès électoraux du FN, banalisation des discours racistes et xénophobes, tentatives d’infiltration des syndicats, agressions de militantes et de militants du mouvement social… Face à la montée de l’extrême droite, nous devons dès maintenant construire une riposte antifasciste de masse et déterminée.

Il est bien évident que le développement de la lutte de classe et que la construction d’un mouvement social permettant l’auto-organisation des opprimé-e-s ainsi que le triomphe de leurs revendications, reste la meilleure opposition au fascisme. C’est assurément lors des moments de fortes tensions sociales que le prolétariat atteint la plus haute conscience de ses intérêts et de sa capacité autonome d’action, ce qui est encore la meilleure immunisation contre l’extrême droite. C’est également lors de ces périodes que les fascistes prennent le plus ouvertement position en faveur de la bourgeoisie, aspirant à jouer les supplétifs de l’ordre établi.

Il faudrait cependant bien se garder d’une vision trop mécaniste et ne pas ignorer que le contexte de crises est aussi un facteur historique de la radicalisation à droite de certains secteurs de la société.
C’est notamment le cas dans la petite bourgeoisie mais aussi dans une partie des classes populaires, désorientées par les défaites du mouvement social. Ce dernier doit donc de se saisir de
la lutte antifasciste et se préparer à l’affrontement sur le terrain social avec l’extrême droite.
Un affrontement dont nous pouvons d’ailleurs envisager que l’intensité grandira à mesure qu’avancera la perspective d’une rupture avec le capitalisme.

Ils ne progressent que là où nous reculons

La progression du vote Front national dans les zones industrielles sinistrées, mais aussi dans les quartiers populaires, correspond bien souvent aux reculs des grandes organisations politiques et syndicales qui y structuraient la vie sociale il y a quelques années encore. La riposte antifasciste passe donc par une reconquête des quartiers populaires et des entreprises, où nous devons montrer les possibilités d’une alternative révolutionnaire au capitalisme en crise. Ce travail, les organisations du mouvement social le font depuis toujours, malgré des échecs et des reculades, mais réaffirmer cela c’est rappeler la nécessité d’un ancrage social de la lutte antifasciste.

Puisque le FN et ses satellites s’aventurent sur le terrain social, cherchant à détourner la colère des travailleurs et des travailleuses contre le capital, c’est là que nous devons les affronter, en concentrant nos attaques sur leurs programmes économiques et civilisationnels, toujours au service des capitalistes, qu’il s’agisse de revenir sur les acquis sociaux, sur les droits syndicaux ou de diviser les travailleuses et les travailleurs. Il faut pareillement démasquer leur travail immédiat d’auxiliaires de la bourgeoisie : c’est en effet notamment grâce à leur discours xénophobes et racistes que les capitalistes peuvent maintenir une partie du salariat immigré dans la plus grande précarité, afin d’opérer une pression toujours plus forte sur tous les travailleurs. Au programme du FN et de ses sbires, il nous faut opposer notre projet de société communiste libertaire, mais aussi nos revendications immédiates, comme la régularisation de toutes et tous les sans-papiers.

Autodéfense populaire

S’il importe que les révolutionnaires combattent l’extrême droite, projet de société contre projet de société, c’est également par un travail unitaire large du mouvement social que nous pouvons barrer la route à l’extrême droite, à condition d’éviter de sombrer dans un antifascisme institutionnel et électoral, qui ne pourrait par ailleurs que renforcer la posture antisystème de l’extrême droite.

C’est pourquoi il est indispensable de constituer des collectifs antifascistes de classe et unitaires, partout où cela est possible, impliquant associations, syndicats, ainsi qu’organisations politiques. C’est pareillement la meilleure réponse aux agressions fascistes contre les initiatives et les militants du mouvement social, ainsi que contre les jeunes des quartiers populaires, qui se multiplient depuis maintenant des mois.

Matthias (AL Paris Sud)

 
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