politique

Saint-Denis debout, convergence au service de l’action




L’attelage pouvait sembler hétéroclite, mais il a réussi à impulser en quatre jours un espace de mutualisation et de convergence sur la ville qui a réuni plus de 600 personnes de toutes générations.

Le 13 avril s’est tenue la première Nuit debout de Saint-Denis (93). Inspirée de l’initiative lancée à Paris, elle a eu lieu grâce au travail unitaire de militants et militantes de la ville, pour partie organisé-e-s en AG interpro depuis le 31 mars : étudiants en grève depuis début mars, syndicalistes Sud/Solidaires et CGT, membres du centre social autogéré Attiéké, collectifs de sans-papiers, de parents (Bonnets d’âne…), d’artistes (dont la compagnie Jolie môme), féministes, antifascistes, antiracistes, membres d’AL, de la CGA, du NPA, de l’OCML-VP, d’Ensemble…

Cet attelage peut sembler hétéroclite mais repose sur des expériences unitaires et de la confiance. Il a réussi à impulser et organiser en quatre jours un espace de mutualisation et de convergence sur la ville qui a réuni plus de 600 personnes de toutes générations. La mutualisation, c’est celle des situations vécues par les habitants et les salarié-es (y compris privés d’emploi) de la ville, qui est un moment essentiel : il s’agit de s’ouvrir aux autres et de créer du lien. C’est une étape importante pour développer la conscience d’appartenir à une même classe sociale.

La convergence se construit autour de la lutte actuelle contre la loi travail. C’est notre capacité à prendre en compte les différentes revendications et luttes (pour les femmes, le logement, les papiers, la dignité et le droit au travail, l’égalité de façon générale…) dans le cadre de la mobilisation.


cc UL Solidaires Saint-Denis

Création de rendez-vous communs

Cette convergence s’est matérialisée par l’annonce des luttes actuelles à soutenir (familles à la rue, grèves en maison de retraites…) et la création
de rendez-vous communs. Elle doit permettre de renforcer la mobilisation, le rapport de forces et de faciliter l’action collective à l’échelle de la ville. Ce dernier point est essentiel au moment où la lutte s’enracine mais sans secteur « moteur » en grève avec tout de même beaucoup de personnes mobilisées.Tout cela redonne de l’énergie, permet à des camarades un peu éloigné-e-s ces dernières années du militantisme de reprendre confiance dans le collectif et dans la possibilité de gagner tous et toutes ensemble.

Surtout, cette rencontre permet à beaucoup plus de monde de s’exprimer, de participer, de se réapproprier l’espace public et de tâter une forme d’auto-organisation collective. Nous verrons si cette première expérience devant se reproduire pour le moment chaque mercredi réussira à se développer sans s’enliser dans un entre-soi militant et sans oublier la réalité de l’action. Nous serons nombreuses et nombreux à y contribuer.

Simon Laviec (AL Saint-Denis)

 
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