Sécurité militante




Depuis quelques années nous sommes face à un durcissement de l’état autoritaire et de la répression. Alors que l’austérité s’accroît, que les gestionnaires de l’Etat ont de moins en moins de marge de manœuvre pour mener des politiques systématiquement au détriment des classes populaires, la répression apparaît pour les classes dominantes de plus en plus comme l’unique réponse à donner aux mouvements de révolte.

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De plus, le développement des mouvements et des idées d’extrême droite à laquelle nous assistons depuis des années va aussi dans ce sens. Le sécuritaire, la surveillance, la répression sont devenus des réponses à tout, dans un contexte où les attaques terroristes servent d’épouvantail pour faire accepter à la population de nombreuses restrictions de libertés. Ainsi, l’état d’urgence permanent et la violente répression du mouvement contre la Loi Travail sont les dernières étapes de ce durcissement autoritaire de l’état français, annonçant une démocrature ou post démocratie où les libertés fondamentales publiques ne seraient plus garanties, bien que restant formellement dans un régime de démocratie bourgeoise.

Dans ce contexte, les organisations révolutionnaires comme Alternative Libertaire sont des cibles de choix pour l’état qui entretient une obsession pour les « anarchistes », l’ « ultra-gauche » ou encore la « mouvance anarcho-autonome ». Le mouvement contre la Loi Travail au printemps 2016 l’a montré, les militant-e-s AL ont été des cibles de choix de la police menant à des procès et de la prison ferme ou avec sursis dans plusieurs villes, sans compter le fait qu’une grande partie des membres de l’organisation ait été arrêtée le 29 novembre 2015 lors de la manifestation contre la COP 21, interdite dans le cadre de l’état d’urgence.

C’est en ayant conscience de ces éléments que ce cahier de formation est rédigé. Il contient quelques consignes de base, des bonnes pratiques que tout militant ou militante devraient connaître, afin de diminuer l’exposition de notre organisation à la surveillance et à la répression. Ce cahier est aussi un outil pour lancer des discussions sur ce sujet et ne demande qu’à être mis à jour et complété au fil du temps. Il n’a pas vocation à être exhaustif et il est recommandé de se référer à des guides plus complets sur chaque sujet pour ceux et celles qui veulent vraiment creuser, dont vous pourrez trouver les références en fin de cahier. Néanmoins, ces éléments nous semblent être une porte d’entrée minimale dans la sécurité militante. Nous rajouterons que loin d’être des évidences, au moment où nous écrivons ces lignes, peu de groupes les appliquent réellement.

La première partie concerne la sécurité informatique, afin d’éviter la surveillance électronique, et de s’auto incriminer par des traces électroniques. La deuxième concerne des consignes individuelles et collectives que devraient appliquer les révolutionnaires lors de contextes d’action collective tels que des manifestations. Enfin, la troisième est une série de conseils en cas d’interpellation, en sachant que ceux-ci ne sont pas une panacée, mais juste des pistes pour s’en sortir le moins mal possible. Pour conclure cette introduction, nous rajouterons que la prise en main collective de la sécurité permet la confiance et la solidarité et rajoute donc de la cohésion au sein des groupes qui s’en préoccupent, d’où son importance.

 
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