Solidarité contre la répression en Russie pendant comme après les JO de Sotchi




A Sotchi, de nombreuses et nombreux militants de gauche, anticapitalistes, syndicalistes, écologistes sont emprisonnés ou en instance de jugement. Des milliers d’ouvriers serbes sans papiers ont été expulsés sans ménagement après la fin des travaux. Les habitantes et les habitants sont spoliés. Les lesbiennes, gay, bi et trans font l’objet de persécutions spécifiques...

Pour le régime dictatorial russe, les Jeux Olympiques de Sotchi sont l’occasion de mettre en scène sa puissance et ce d’autant mieux qu’il est cautionné par les nombreux états amis, le mouvement olympique et les firmes transnationales qui sponsorisent cette compétition.

Pour cela, il entend étouffer tout type de contestation. Rassemblements et manifestations sont interdits par décret pour toute la durée des JO. Cela étant dit ces interdictions et le bâillonnement des libertés constituent une règle permanente en Russie. Et le pouvoir compte sur les JO pour faire silence sur ses agissements liberticides.

De nombreux militant-e-s de gauche, anticapitalistes, syndicalistes, écologistes sont emprisonnés ou en instance de jugement.

Ils et elles sont réprimé-e-s par le pouvoir du fait de leur participation en 2012 aux mobilisations de masse contre les élections présidentielles truquées par l’état poutinien. Pour elles et eux, il est très important que durant les JO protestations et manifestations de solidarité se fassent entendre.

Les lesbiennes, gay, bi et trans font l’objet de persécutions spécifiques (loi contre la « propagande homosexuelle »). De même, ce pouvoir criminel tolère voire encourage les mouvements d’extrême droite qui ont assassiné ces dernières années de nombreux immigré-e-s et militant-e-s antifascistes.

Par ailleurs rappelons également l’expulsion il y a plus de deux mois de 5.000 travailleurs sans papiers serbes qui ont travaillé pour construire les infrastructures des JO de Sotchi et ont été renvoyés dans leur pays sans même avoir été payés un seul rouble malgré leurs protestations. Cette surexploitation et cette oppression rappellent celle des ouvriers immigrés du Qatar.

Cette violence de l’Etat et du capital, on la retrouve à travers l’expulsion d’habitant-e-s de Sotchi pour faire place à certains aménagements sportifs. Pendant toute la durée des JO, la frontière entre la Russie et l’Abkhazie située à 4 km de Sotchi est fermée par les autorités russes sous prétexte de sécurisation et de lutte antiterroriste. Ainsi la dictature russe empêche les travailleurs-ses frontaliers abkhazes de se rendre à leur travail et les paysans pauvres de ce pays de vendre leurs produits alors que la région de Sotchi est leur seul débouché.

Enfin précisons que les aménagements nécessaires à l’organisation de ces JO ont aussi été réalisés au prix de la destruction d’une forêt, d’une partie de la montagne entourant Sotchi et de la pollution des rivières aux alentours. Pour couronner le tout, ces JO comme les autres génèrent des milliards d’euros de dépenses, l’augmentation des prix au détriment de la satisfaction des besoins des populations.

La dictature russe se maintient au pouvoir du fait d’un régime policier empêchant toute expression libre et démocratique, mais il faut aussi souligner que cela est possible grâce au silence et à la complicité des états occidentaux, des firmes transnationales et du mouvement sportif (cf. déclaration du numéro 2 de la FIFA expliquant que la FIFA préfère travailler avec des pouvoirs dictatoriaux comme la Russie et le Qatar qui accueillent la coupe du monde de football respectivement en 2018 et en 2022).

Plusieurs actions ont eu lieu en France le 1er février à l’initiative de mouvements de défense des droits humains et le 5 février dans le monde pour les droits des LGBT. En janvier, plusieurs mouvements de la gauche anticapitaliste russe ont appelé à se mobiliser contre la répression dont ils et elles font l’objet.

Aujourd’hui nous voulons :
 rompre le silence et exprimer notre solidarité avec les victimes de la répression en Russie ;
 dénoncer le régime de dictature en Russie, mais aussi le soutien qui lui est apporté par le Comité international olympique du fait même de l’organisation des JO à Sotchi dont les enjeux sont avant tout économiques, financiers et politiques, et par les états qui font le choix d’y envoyer leurs représentants politiques à cette occasion ;
 exiger la libération de tous les prisonniers politiques
 exiger l’abrogation de la législation antihomosexuelle, ainsi que toutes celles qui contreviennent à la liberté d’expression (pétition, presse, rassemblement, manifestation, réunion, grève...).

Premiers signataires : Les Alternatifs, Alternative libertaire, Ensemble – Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire, Gauche anticapitaliste, Nouveau parti anticapitaliste, Solidaires

 
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