Travailleur sociaux : La protection de l’enfance attaquée




Cas concret d’attaque contre les travailleurs sociaux, celle contre la protection de l’enfance est symbolique car elle touche les plus vulnérables. Les salarié.es se mobilisent pour préparer la riposte.

La loi du 5 mars 2007 est une réforme en profondeur de la protection de l’enfance, posant notamment le principe de la subsidiarité de la protection judiciaire par rapport à la protection administrative, en confiant au département la responsabilité de mettre en œuvre l’ensemble des interventions sociales et éducatives.

Très vite, les départements les financements ou imposent des appels à projet plaçant les associations en concurrence les unes avec les autres.

Courant 2015, le conseil départemental du 49 présidé par Christian Gillet (UDI) lance un appel à projets pour attribuer les 698 places en accompagnement éducatif et thérapeutique dont quarante places nouvelles financées à moyens constants. Alors que l’accueil en maison d’enfant à caractère social (Mecs) coûte en moyenne, dans ce département, 170 euros par jour et par enfant, la fourchette proposée dans l’appel à projets était en dessous : entre 150 et 170 euros.

350 emplois menacés

En mars 2016, le couperet tombe : SOS Village d’enfants (moins cher car dérogatoire en matière de législation du travail) et la fondation Les Apprentis d’Auteuil (tous deux destinataires de fonds privés) raflent la mise en répondant aux appels d’offres avec près de 30 % d’économie de budget.

Pour les salarié.es des Tourelles, de l’Apaech, de Larpeje à Angers, du CAP à Baugé… C’est la douche froide. Ce sont près de 350 salarié.es de la protection de l’enfance qui sont menacés de licenciement.

En se désengageant ainsi, les départements mettent des enfants et des adolescents en situation de danger. Des centaines de mômes vivent des situations dramatiques : certains ne peuvent être placé.es faute de moyens, d’autres jeunes sont « casé.es » en hôtel social et livré.es à eux et elles-mêmes.

Les conditions d’accès aux contrats d’hébergement des jeunes majeurs en écartent les plus vulnérables, et de nombreux et nombreuses mineur.es isolé.es sont à la rue et laissé.es dans des situations de détresse psychologique extrême. Les clubs de prévention spécialisée sont déconventionnés les uns après les autres... Sans parler des conditions de travail et de la qualité des services rendus aux publics qui se dégradent jour après jour. Contre la casse du travail social, les Egats (États généraux alternatifs du travail social) [1] entendent fédérer tout le travail social, médico-social et sanitaire autour d’une grande manifestation nationale le 20 novembre prochain.

La page facebook pour l’appel à la grève

Les salarié.es de la protection de l’enfance s’étaient déjà mobilisé.es en juin, en juillet et en septembre dernier. Une assemblée générale des Egats a eu lieu le jeudi 19 octobre pour afin de préparer une riposte d’envergure.

Marie-Line (AL Lyon)

[1Le collectif États Généraux Alternatifs du Travail Social qui réunit plusieurs syndicats et collectifs, s’est formé en réponse à l’absence de concertation et de prise en compte de la parole des travailleurs et des travailleuses du social lors des États généraux du travail social, lancé sous Hollande.

 
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