Triste exemple au Japon des dangers du nucléaire




Les tragiques évènements survenus au Japon depuis vendredi ne peuvent que nous désoler. Le tremblement de terre et le tsunami qui l’a suivi ont coûté la vie à de nombreux japonais et nombreuses japonaises, et généré de considérables dégâts. Mais c’est maintenant une autre menace, encore plus durable lourde, qui pèse sur le Japon et sur le monde, celle d’une catastrophe nucléaire.

Les réacteurs nucléaires japonais sont programmés pour s’arrêter automatiquement en cas de secousse sismique. Onze réacteurs de quatre centrales différentes se sont ainsi arrêtés après le tremblement de terre. Mais cela n’a pas empêché les installations de subir de graves dégâts, notamment dans la centrale de Fukushima à 250km de Tokyo, où les prises d’eau et les systèmes de refroidissement ont été endommagés, provocant une montée en pression et l’explosion d’un bâtiment abritant un réacteur. Pour faire baisser la pression, l’exploitant a procédé à un relâchement de vapeur d’eau radioactive, rassurant la population en disant que le vent emmenait ce nuage toxique vers la mer. Mais la plus grande menace est qu’un processus de fusion partielle a commencé dans au moins un réacteur de cette centrale, ce qui pourrait provoquer une explosion de ce réacteur et une catastrophe nucléaire. D’autres pannes des systèmes de refroidissement ont été révélés dans d’autres centrales, dont celle de Tokai située à 120km de Tokyo, qui avait déjà connu un accident critique en 1999.

Malgré des déclarations rassurantes du gouvernement japonais, la situation est plus que préoccupante. Des tests de radioactivité réalisés par des journalistes mettent en évidence des taux de radioactivité alarmants, plusieurs centaines de fois supérieurs aux taux normaux, même à cent kilomètres de la centrale de Fukushima. Cette situation laisse présager des retombées sanitaires dramatiques. Comme d’habitude, les autorités gouvernementales, nucléaires et internationales essayent de minimiser les risques, pour ne pas effrayer les populations et délégitimer l’énergie nucléaire, mais ces évènements nous rappellent une fois de plus que le nucléaire fait courir de graves risques à la planète et l’humanité.
Catastrophe naturelle, attaque terroriste, accident humain ou défaillance technique peuvent entraîner de graves fuites radioactives voire dans le pire des cas une explosion d’un réacteur, dont les conséquences sont dramatiques en terme de vies humaines et de destruction des écosystèmes.

Le triste exemple du Japon nous rappelle que même un pays avancé technologiquement n’est pas à l’abri d’une catastrophe nucléaire, et qu’il n’y a aucun moyen de produire une énergie nucléaire ’’sûre’’. Il est donc grand temps de renoncer à cette énergie qui représente un danger pour l’humanité en plus d’être une aberration écologique et sociale, surtout quand de nombreuses alternatives renouvelables sont disponibles. Plus personne n’est dupe après les évènements survenus au Japon, et tous les mensonges d’Etat qui commencent à circuler n’y feront rien. La France doit renoncer à vendre du nucléaire à tout bout de champs, et un plan de fermeture des centrales doit être présenté au plus vite.

L’argument consistant à présenter le nucléaire comme indispensable pour faire face à l’accroissement de la demande énergétique est le même qui va servir pour justifier la dévastation écologique et sanitaire promise par l’exploitation du gaz de schiste.

Ceci nous rappelle qu’il n’y a pas de solution durable au sein du système capitaliste, qui a besoin d’accroître indéfiniment la consommation pour maintenir ses profits. Seule une société libérée du Capital permettra de mettre fin à la destruction de l’environnement et de garantir la survie de l’humanité, désormais menacée.

Alternative libertaire, le 14 mars à 10h.


Quelques articles toujours d’actualités, lisibles sur le site d’AL :

Janvier 2009 : Scandale de très grande ampleur dans le nucléaire français.

Octobre 2008 : Sécurité énergétique : Oui, on peut sortir du nucléaire en cinq à dix ans.

Octobre 2007 : Nucléaire : Comment EDF ment sur le risque sismique

Mars 2007 : Nucléaire : pourquoi il faut stopper le projet EPR

 
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