Future ligne à grande vitesse Tours/Bordeaux : Un « partenariat public-privé » (PPP)…




Réseau Ferré de France a choisi ce mode de financement qui est, en fait, une concession au secteur privé, sur le modèle de ce qui se pratique avec les sociétés d’autoroute. Alors que l’aménagement du territoire devrait être une tâche du service public, on la confie donc à des sociétés privées.

Evidemment, les actionnaires exigeront une rentabilité, des dividendes … et les usagers en feront les frais à travers des tarifs qui risquent forts de s’envoler.

Le « PPP », c’est un « partenariat » entre un acteur public et un acteur privé pour financer, construire, entretenir, gérer et exploiter une infrastructure. Le PPP consiste à faire financer par le privé l’investissement public, le secteur privé s’endettant à la place de la collectivité publique. Mais cela n’est évidemment pas gratuit : l’actionnaire privé s’octroie les marges bénéficiaires, prend petit à petit le contrôle de la gestion et des missions, et au final privatise le secteur public concerné.

La vocation du PPP est de supprimer les salariés qui bénéficient de conventions collectives qui apportent des garanties sociales, pour les remplacer par des emplois précaires.

Outre la relation Tours/Bordeaux, les prochaines lignes TGV (Rhin Rhône, contournement de Nîmes Montpellier,…) devraient être construites sur ce principe. La partie publique définit les objectifs à atteindre, la partie privée apporte le financement et est rémunérée sous forme de redevance perçue sur les usagers du service, ou alors directement du partenaire public, il peut même y avoir des subventions de ce partenaire public.

Ce montage risque de coûter très cher aux citoyen-ne-s ! Comme croire que les investisseurs du BTP n’exigeront pas de solides garanties de rémunération avant de se lancer dans de telles opérations. L’Angleterre vient d’ailleurs d’arrêter certains PPP, devant le surcoût constater pour les finances publiques.

La privatisation du secteur ferroviaire est bien une réalité ! Certes, la SNCF demeure une entreprise publique, à Statut. Mais la direction SNCF ne cesse de casser l’unicité de ce service public, en accentuant la gestion par activités (fret, TGV, TER, Transilien,…) qui poussent celles-ci à fonctionner de plus en plus en entreprises distinctes, à accroître le recours à la sous-traitance et le transfert vers des filiales de droit privé.

Rappelons que cela fait 10 dix ans, « grâce » à la loi Pons/Idrac, consolidée par le gouvernement Jospin/Gayssot/Salesse/Voynet, que la SNCF a été cassée en deux, la gestion de l’infrastructure passant à RFF. Les situations absurdes, le surcroît de bureaucratie, l’inefficacité qui en a résulté ne sont des détails pour les idéologues du marché : le dogme exigeait cette séparation … pour suivre l’exemple britannique !

Le « partenariat public-privé » n’est pas une grande nouveauté du libéralisme, ce n’est pas très moderne : les capitalistes du 19e siècle le pratiquait déjà fort bien, aux origines du chemin de fer : les patrons du privé obtiennent un intérêt fixe, garanti, touchent les bénéfices … et laissent les déficits au secteur public !

 
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