Violences policières : Marchons pour la justice et la dignité




Le dimanche 19 mars, une marche pour la justice et la dignité s’élancera de la place de la Nation à Paris. Appelée par les familles des victimes de crimes policiers, cette marche est une nouvelle occasion de rappeler la nécessité d’une riposte unitaire et déterminée face aux racismes et aux violences d’État.

Amine Bentounsi, Lamine Dieng, Rémi Fraisse, Adama Traoré, Ali Ziri… et tant d’autres. « Un par mois. C’est en moyenne le nombre de pères, de frères, de fils que nous perdons à cause de la brutalité des forces de l’ordre » : c’est par ces mots que s’ouvre l’appel des familles de victime à la marche du 19 mars. Le texte de cet appel (qu’AL a signé) convoque par la suite toutes les raisons qu’il y a de marcher pour la justice et la dignité : pour faire face à l’état d’urgence, dénoncer la guerre aux migrants, migrantes et réfugié.e.s, refuser le racisme d’État et les violences policières qui s’abattent sur les populations des quartiers populaires comme sur le mouvement social – zadistes, manifestants et manifestantes, syndicalistes embastillé.e.s, etc., pour leur lutte contre la loi travail et son monde [1].

Comme pour la Marche organisée par la Mafed en octobre 2015 [2], la Marche du 19 mars est appelée par les premières et premiers concerné.e.s, et c’est fondamental parce que l’auto-organisation progresse et que ça garantit que les paroles comme les revendications ne soient pas confisquées [3].

Bâtir un front antiraciste et social

Le viol de Théo Luhaka, intervenu après la publication de l’appel, a entraîné des rassemblements et manifestations un peu partout, des lycéennes et lycéens ont battu le pavé par milliers pour dénoncer ce crime odieux, et la marche du 19 mars apparaît désormais comme le prochain rendez-vous pour toutes et tous. Dans plusieurs villes, des cars sont annoncés.

Afin d’élargir au maximum le spectre des organisations appelantes, un texte plus court, en quatre points, a été élaboré qui a notamment entraîné le ralliement d’Attac ou de Solidaires. Un appel anticolonialiste s’y est ajouté. Enfin, dernière en date, une tribune « Syndicalistes, nous marcherons le 19 mars » [4], rappelle l’importance de lier antiracisme et question sociale.

Toutes ces initiatives annoncent une mobilisation importante et c’est là l’essentiel. Car l’enjeu dans les mois à venir est bien de bâtir un front antiraciste et social. Comme le rappelle la tribune citée plus haut : « Si les discriminations ne se réduisent pas à la domination sociale, elles s’articulent à celle-ci pour la renforcer. Combat social et antiraciste, loin d’être antagoniques, doivent se nourrir l’un l’autre. »

Sur ce chemin, il reste encore beaucoup à parcourir, mais la Marche du 19 mars en est une étape incontournable.

Théo Rival (AL Orléans)

[1Le texte d’appel est consultable sur le blog « Marche 19 mars » hébergé par Mediapart.

[2Voir « Ce qu’annonce le succès de la Marche pour la dignité », communiqué d’AL du 1er novembre 2015.

[3Lire « Quelles luttes antiracistes en France ? » dans Alternative libertaire, octobre 2016.

[4Cette tribune est également publiée sur Mediapart (Blog « À celles et ceux qui s’organisent »).

 
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