Clash n°17

Face à la répression, résistance !




Pour le gouvernement et les grands médias, le seul problème en France est l’insécurité, leur permettant de mieux contrôler les populations et donc les exploiter. Maintenant les flics disposent d’une nouvelle arme : le taser (arme à décharge électrique), pour soit disant, contrôler les « petites délinquances ». Mais cette logique sécuritaire est un prétexte pour mieux réprimer les classes les plus pauvres et les plus démunies.

Sarko et sa bande persistent dans leur guerre aux pauvres avec les expulsions de squats et les rafles des sans papiers, qui ont été leur seule réponse au drame humain des incendies d’immeubles délabrés de cette fin d’été. Leur politique on la connaît : défendre les grands propriétaires, mais certainement pas la construction de logements sociaux ! Ce qui est nouveau, c’est la violence des policiers qui n’hésitent pas à passer à tabac les sans papiers et mal logés, allant jusqu’à pénétrer dans les établissements scolaires afin d’en expulser les jeunes élèves sans papiers.

Mais ce délire sécuritaire touche aussi les mouvements sociaux car pour ces dirigeants lutter est un crime. L’Etat n’a pas hésité à envoyer le G.I.G.N contre les postiers de Bègles et les marins grévistes de la S.N.C.M en lutte contre la privatisation des services publics. Dans la jeunesse, pour avoir osé organiser un rapport de force contre la loi Fillon, certain(e)s militant(e)s lycéens risquent aujourd’hui jusqu’à 5 ans de prison ferme. Le 6 octobre, Antoine a été condamné à 3 mois de prison avec sursis et 1400euros d’amende ; au Mans, deux lycéens ont purgé 2 mois fermes. Mais grâce à la mobilisation, des peines moins lourdes ont été appliqués le 12 octobre à deux lycéens du Mans et Hicham à été relaxé.

Pour défendre leurs intérêts, l’Etat et les patrons n’hésitent pas à utiliser le bras armé de la police et de la justice. Mais quel acquis social n’a pas été obtenu par la lutte ?

Les coups de matraques et les procès ne doivent pas nous apeurer :
 Unissons-nous et serrons les poings pour que la peur change de camp !
 Salarié(e)s ou étudiant(e)s : Nous ne sommes pas de la chair à patrons !

Aujourd’hui, en France, près d’un jeune de 18 ans sur cinq est sorti du système scolaire et se retrouve donc sur le marché du travail. A ces jeunes qui ont pour activité principale (en théorie...) leur activité salariée, s’ajoutent 51% d’étudiant(e)s qui travaillent tout au long de l’année pour financer leurs études.

Le premier constat, très simple à faire, lorsque l’on est jeune et pauvre est le suivant : pas de revenu minimum d’insertion (R.M.I) si l’on a moins de 25 ans (à moins d’être marié(e) ou d’avoir des enfants) donc en dessous de l’âge fixé on n’existe pas, on est obligé de rester dans la dépendance financière des parents (pour les plus chanceux) et/ou d’accepter des boulots sous payés, dans des conditions d’embauche et de travail inacceptables. Qu’en est-il de la situation des jeunes au travail ?

Le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans est le plus élevé de toutes les catégories d’âge, en effet près de 21% sont au chômage, pour un chômage moyen dans l’ensemble de la population qui tourne (artificiellement) autour des 10%. La durée moyenne des périodes d’emploi est très courte et l’alternance chômage/emploi monnaie courante. Comme il faut désormais 6 mois minimum de travail à temps plein sur les 12 derniers mois pour avoir droit à une indemnisation, la plupart des jeunes chômeurs ne sont que très peu indemnisés. Beaucoup ne s’inscrivent même pas aux Assedic et ne sont donc pas comptabilisés dans les chiffres du chômage, il faut donc revoir ces chiffres à la hausse.

La réalité du travail des jeunes salariés est donc plus celle d’une alternance de petits boulots et de chômage que celle de la stabilité de l’emploi.

Le type de contrat le plus fréquent est bien entendu le CDD (contrat à durée déterminée), notamment par le biais des missions d’intérim, qui représentent de gros fournisseurs en main d’œuvre docile pour le patronat. Les emplois poubelles de la restauration rapide, les plate-formes téléphoniques (hotline, ventes par téléphone, instituts de sondage), sont aussi des solutions communes pour beaucoup de jeunes.

Le turnover dans ces entreprises, dû aux conditions de travail et aux pressions des petits chefs, est tel que les salarié(e)s tiennent rarement longtemps. Viennent ensuite les emplois aidés (contrats emploi solidarité et contrats d’insertion) qui n’aident que les patrons et contrats en entreprise, qui mettent avec l’aide de l’État, une main d’œuvre à moindre prix et corvéable à merci à la disposition du patronat. Par ailleurs, s’ajoute la quasi impossibilité de se faire financer une formation digne de ce nom lorsque l’on est sorti du système scolaire.

Ce qui est proposé dans les missions locales et autres organismes de gestion du chômage des jeunes, se résume à des formations bidons aboutissant à la recherche d’emploi et à des stages en entreprise sous-payés quand ils le sont.

Mais ce n’est pas tout puisque le gouvernement actuel en rajoute une couche avec le contrat « nouvelles embauches » (CNE) et son lot de précarité en plus pour une jeunesse déjà durement touchée. En créant une possibilité de licenciement sans justification durant une période de deux ans, au sein des entreprises de moins de 20 salariés, le gouvernement empêche les jeunes d’avoir une situation stable, tant financièrement que socialement. Pas d’emploi stable cela signifie pas de logement stable, pas de possibilité d’émancipation, bref une vie qui commence dans la précarité.

Face aux attaques communes du patronat et des gouvernements, organisons-nous, luttons !

 
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