Antifascisme : L’extrême droite tue




La violence est intrinsèque aux mouvements d’extrême-droite. Elle est non seulement utilisée comme un moyen pour imposer leurs idées, mais aussi comme une fin. Les projets de société des différentes mouvances d’extrême-droite ont en commun d’être basés sur l’exclusion brutale de catégories de la population. Nous écrivons ces lignes alors que le procès des skinheads néo-nazis qui ont assassiné notre camarade Clément Méric est sur le point de débuter le 4 septembre.

Les nervis d’extrême-droite qui ont agressé Clément et ses camarades le 5 juin 2013 étaient membres ou proches de Troisième voie et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR). La devise des JNR, «  Croire, combattre, obéir  », annonce la couleur, en reprenant à son compte cette formule du parti fasciste de Mussolini. Ces organisations ont été dissoutes en 2014. Cela n’a pas empêché d’autres groupuscules d’extrême droite de continuer de se manifester avec violence.

Certains tentent de faire croire que la solidarité est un de leur fondement. C’est le cas du Bastion social, qui, sur le modèle de Casapound en Italie, veut ouvrir des lieux pour les abandonnés des pouvoirs publics et venir en aide au SDF. Uniquement s’ils sont Blancs et Français. Force est de constater que la précarité et l’exclusion ne reculent pas dans les lieux où il est implanté. En revanche, certains de ses membres sont condamnés pour agressions racistes, comme à Aix-en-Provence.

Une violence dépassant les frontières de la France

Cette violence de l’extrême droite à donc des effets effroyables  : agressions et meurtres. Et cela dépasse les frontières de la France. Un peu plus de trois mois après le meurtre de Clément, Pavlos Fyssas, militant antifasciste grec était tué par des néonazis d’Aube dorée. Renato Biagetti était poignardé par des fascistes en 2006 à Rome, et l’année suivante, il arrivait la même chose à Carlos Palomino à Madrid. L’année dernière, Heather Heyer était tuée par un suprémaciste blanc qui a foncé en voiture dans une manifestation antifasciste en Virginie.

L’extrême droite tue les militants et les militantes antifascistes. Elle milite aussi pour l’exclusion, l’humiliation, la détresse et même la mort de catégories entières de la population, en se battant, tant dans les rues que dans les parlements, contre le mariage pour tous, contre le droit des femmes à disposer de leur corps, contre l’ouverture des frontières. Et les gouvernements font leurs la xénophobie et le racisme. En témoignent les politiques migratoires de Donald Trump et des pays de l’Union européenne ou l’impunité de la police dans les quartiers populaires.

Face à cette menace, la solidarité internationale et la lutte sont les réponses élémentaires. Ainsi, le collectif des Mères solidaires fondé au printemps a pour objectif de faire entendre les voix de leurs enfants, victimes du fascisme et de la répression d’État. Leur but est de faire comprendre qu’ils ont raison car ils se battent pour la justice et la solidarité. Il s’inscrit dans un mouvement européen de Mères.

«  Une vie de lutte plutôt qu’une minute de silence  »

Le combat contre le fascisme est un engagement internationaliste contre la violence, la haine et l’exclusion. Il est nécessairement anticapitaliste puisque le système dans lequel nous vivons actuellement monte les membres de notre camp social les uns contre les autres afin de protéger les intérêts de classe des grands patrons, des actionnaires et leurs profits.

Face aux crimes fascistes, face au système capitaliste, raciste, sexiste, il n’y a qu’une solution : «  une vie de lutte plutôt qu’une minute de silence  ».

Lucie (AL Saint-Denis)

 
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