Après l’expulsion du camp de Rroms de Noisy le Grand




Quelques nouvelles du jour … J+1 après l’expulsion du campement de Noisy-le-Grand

La nuit dernière, une partie des familles Rroms expulsées hier de leur campement sans aucune autre perspectives, s’était installée devant la mairie de Noisy le Grand.

Ce matin, à peine réveillées, pour celles qui ont pu dormir sur un bout de trottoir ou sur un escalier, les 70 personnes présentes dont 30 enfants, ont été à nouveau évacuées par la police… leur interdisant l’accès au trottoir devant la mairie.

S’en est suivi une poursuite surréaliste : 70 personnes encerclées de policiers ou de véhicules de police, condamnées à marcher sur les trottoirs de la ville, avec les enfants sur les bras et poussant leur chariots avec les quelques effets personnels qu’elles avaient pu conserver, parfois même insultées par les passants… jusqu’à ce qu’elles soient acculées à franchir les frontières du département.

Ce qu’il faut bien qualifier de traque organisée à la demande du maire de Noisy le Grand (et présentée comme telle par les policiers), ne visait qu’à une chose : Repousser les familles Rroms vivants pour certaines depuis des années à Noisy le Grand, et les rabattre chez le voisin… dans le département de Seine et Marne.

Ainsi, vers 11 h00, c’est à Champs sur Marne que les familles ont échoué, épuisées, sur un carrefour bordé d’un côté par un campement Rroms déjà installé à Champs sur Marne depuis quelques mois, d’un autre coté par une aire d’accueil des gens du voyages (Les deux voyants d’un assez mauvais œil l’arrivée de nouveaux venus), et sur un troisième axe, la police bien décidée à empêcher toute possibilité de retour sur Noisy le Grand.

Au milieu d’un carrefour ou de toute part s’affiche l’hostilité, sans aucune perspective de solutions pour savoir où envisager de dormir le soir… Imaginez l’ambiance !

Finalement, en milieu de journée, après avoir exploré toutes les pistes possibles (fort peu nombreuses), les familles se sont résignées à se disperser, en se repliant sur des hébergement transitoires proposé par la solidarité citoyenne : ici dans une famille, là par une association, ailleurs dans une salle paroissiale... Le plus grand groupe resté compact (22 personnes) est installé à Noisy le Grand avec des tentes fournies par Médecin du Monde dans le jardin d’un militant habitant la maison familiale d’ATD quart monde.

En fin de soirée, une maison vide ou venait de s’installer une famille Rroms issue du campement était évacuée par la police, et la mairie donnait ordre de la faire murer. Un refuge a été improvisé, avec des militants du collectifs.

Ainsi donc, alors que le système public failli à toute ses responsabilités, imposant répression, intimidation et discrimination … des citoyens solidaires témoignent, de par leurs actes engagés, qu’un vivre ensemble est possible. Les familles pourront, au moins ce soir, passer une nuit de repos à l’abris des pressions policières.

Pour autant, rien n’est réglé. Dès demain matin , la recherche de solution pour ces familles noiséennes continue pour vivre décemment sur leur ville. Si la municipalité et les pouvoirs publics de Seine Saint Denis pensaient pouvoir évacuer le problème, c’est raté… et comme l’indiquait le tract distribué ce matin par les familles : « Nous ne disparaitrons pas ».

Collectif de soutien aux familles Rroms de Noisy-le-Grand
16 octobre 2012

 
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