Aulnay : Ouvrir un deuxième front




La fermeture du site de PSA-Aulnay aura des conséquences tragiques pour l’ensemble des quartiers nord d’Aulnay-Sous-Bois. Les habitantes et habitants doivent rentrer radicalement dans la lutte.

Nombreux sont les salarié-e-s de PSA, les intérimaires, les sous-traitants qui habitent à la cité des 3 000 et dans d’autres cités du nord d’Aulnay. La fermeture du site risque d’avoir des conséquences tragiques : difficultés pour les familles des salarié-e-s licencié-e-s, impacts sur l’économie du quartier par effet dominos. La fin des entrées fiscales que la ville recevait grâce au site implique la hausse des impôts locaux, la réduction des budgets municipaux dont les premiers bénéficiaires sont les habitants des quartiers populaires, accentuant les difficultés sociales du quotidien. On se rend très vite compte que les reclassements sont une supercherie qui ne résoudra en rien les conséquences de la fermeture du site. Si les cadres et certains salarié-e-s à la situation confortable rebondiront socialement à terme, la fermeture plongera dans la difficulté des habitants du nord d’Aulnay qui n’y travaillent même pas.

[*C’est la misère qui provoque l’insécurité*]

Les emplois que le site générait régulièrement disparaîtront, aggravant dramatiquement le chômage des quartiers Nord d’Aulnay, dont nombre d’habitants connaissent déjà moult discriminations d’adresse, raciste et sexiste. Ceci ne peut qu’aggraver les problèmes de précarité et de misère du quartier, et accentuer les problèmes de délinquance qui en découlent fatalement. C’est la misère qui provoque l’insécurité, et comme il faut cacher ce fait, ce sera toujours plus de répression dans le quartier, notamment à l’encontre des jeunes ! On le voit, c’est le même scénario qui a plongé tant de cités dans la ségrégation sociale et urbaine durant les années 1980 après les nombreuses fermetures d’usine, les licenciements et les délocalisations.

La lutte contre la fermeture du site de PSA est l’affaire de tous les habitants des quartiers Nord d’Aulnay, cette lutte est donc aussi leur lutte ! Un deuxième front parallèle à celui mené sur le site par les salarié-e-s doit être ouvert par les habitantes et habitants, en adoptant des revendications propres et convergentes en termes sociales. Si la lutte de PSA-Aulnay prenait ce chemin, cela signifierait une solidarité radicale, pouvant se traduire par une présence importante des habitants sur les piquets avec les salariés en cas d’occupation, et aussi par d’autres moyens de pression qui pourraient être mis en œuvre : grève de loyer en solidarité, blocage de route… Ainsi, ce deuxième front mettra la barre plus haute face à la direction de PSA, afin de rendre caduc la ligne des négociations voulue par la direction et le gouvernement. Ouvrir ce front dans les quartiers populaires est la seule solution pour établir un rapport de force qui changera la donne.

Nicolas Pasadena (AL Montreuil)

 
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