Collectif d’égal à égales : Qui a peur du grand méchant genre  ?




Depuis quatre ans, le collectif « d’égal à égales » regroupe des organisations politiques, associatives et syndicales, engagées dans la lutte contre les inégalités femmes-hommes, le sexisme et l’homophobie. Tous les ans des rencontres ouvertes à toutes et tous sont organisées, avec pour thème cette année «  genre et culture populaire  ».

Parce que le sexisme et les inégalités femmes-hommes sont toujours présents dans notre société, leur socle idéologique étant bien souvent une vision genrée. Parce que la société et l’école ont subi récemment de la part de certains mouvements traditionalistes des attaques jamais vues : critique des ABCD de l’égalité, manifestations «  anti-gender  », boycott de films, retrait des enfants de l’école, attaques contre des œuvres d’art ou des expositions… Ces manifestations haineuses et rétrogrades, hostiles à l’égalité et à l’émancipation de toutes et tous, n’ont cessé d’agiter l’épouvantail d’une imaginaire «  théorie du genre  » ou du «  gender  », qui mettrait en péril la famille, l’école, les différences sexuelles, la civilisation. Mais qui, sinon les forces réactionnaires, a peur du grand méchant « genre  »  ?

Pourquoi tant de haine  ?

Parler de genre, c’est parler des différences et des hiérarchies
entre hommes et femmes que la société construit arbitrairement, et qui n’ont pas de fondement naturel. Cela bouleverse sans doute certaines superstitions, et aussi certains aspects de l’ordre patriarcal... Mais le genre n’est pas une «  théorie  », c’est un fait. Qu’on le veuille ou non, le genre est partout : dans la société, en politique, dans les médias, mais aussi dans la culture populaire. Alors, parler de genre, et déconstruire les différences et hiérarchies faussement naturelles, n’est-ce pas simplement un moyen de comprendre et d’agir en faveur de l’égalité et de l’émancipation ?

« D’égal à égales », 4e édition

Après avoir abordé l’histoire et l’actualité du féminisme, la prostitution, le monde du travail, le collectif abordait cette année la question du genre, et tout particulièrement dans les cultures et médias populaires  : internet, réseaux sociaux, jeux vidéo, cinéma, chanson populaire, entre autres, véhiculent en effet, à une échelle de masse, des stéréotypes de genre et aussi, parfois, leur déconstruction. Trois invités nous ont permis d’aborder ces thèmes  : Anne-Charlotte Husson, doctorante qui écrit et anime le Blog «  genre  !  », Mar_Lard, gameuse et féministe, productrice de jeux vidéo, qui a écrit des articles sur genre, sexisme et jeux vidéo, et enfin Marguerin Le Louvier, cinéphile tendance Queer et Mauvais Goût, féministe et blogueur.
Impossible de retranscrire l’intégralité des débats et interventions tant celles-ci étaient riches et édifiantes  [1]… On pourra en retenir qu’il faut revoir Billy Elliot, qui concentre à peu près tout ce que recoupe le concept critique de genre. Billy veut être danseur de ballet, mais «  lads play football  » («  les garçons jouent au foot  »)… Qu’il faut aussi redécouvrir le concept de « CAMP » désignant, en résumé, la possibilité de s’affranchir des codes de genre, en jouant avec, comme l’illustrent certains usages du travestissement dans certains mouvements contre-culturels gays. Enfin, qu’il y a bien du chemin à parcourir pour affranchir le milieu et l’imaginaire des jeux-vidéos du sexisme violent qui le caractérise et pour dépasser l’évidence du « male gaze » (la vision des femmes par le regard du mâle).

Au terme de cette quatrième édition, qui a rencontré cette année encore, un réel succès populaire à Angers, la conclusion s’impose  : cinéphiles, blogueuses, gameuses, féministes de tous les pays, unissez-vous !

Collectif AL Angers

http://degalaegales.blogspot.fr/

Facebook  : « d’égal à égales »

Twitter @degalaegales

[1Les vidéos des interventions sont disponibles sur la chaîne Youtube d’égal à égales.

 
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