Afrique du Sud

Communiqué de soutien à la grève de la fonction publique de la ZACF




La Fédération communiste libertaire Zabalaza (Afrique du Sud) soutient les grévistes de la fonction publique, non seulement dans leur revendication de hausse des salaires de 12%, réduite à présent à 10%, mais aussi dans leur lutte qui tend à améliorer la qualité de tous les secteurs des services publics. Nous appelons tous les travailleurs et les membres des communautés à montrer leur soutien pour cette grève, puisque elle ne porte pas uniquement sur les hausses de salaires, mais elle est aussi une tentative d’amélioration de la qualité des services publics qui nous concernent tous.

Nous condamnons fortement les tentatives d’intimidation orchestrées par le gouvernement afin dissoudre la grève telles que la notification de licenciement aux travailleurs en grève ou l’utilisation la même violence policière que pendant l’apartheid contre les piquet de grève, même si la police est dirigée par Charles Nguakula, un des leaders du Parti Communiste d’Afrique du Sud (SACP). Nous soutenons les travailleurs qui exigent que tout accord obtenu soit accompagné par la réintégration non négociable de tous les travailleurs licenciés pendant la grève.

Nous condamnons fermement la duplicité du gouvernement vis-à-vis des ses médiateurs, menés par Keny Govendor, qui a prétendu pendant presque quatre mois négocier en toute loyauté quand il s’est avéré que l’équipe de Govendor n’avait pas le blanc-seing des quatre ministres de l’ANC chargés de s’occuper de la grève : Nguakula, le ministre de la Défense Mosiuoa Lekota, le ministre des Finances Trevor Manuel et l’ancienne communiste Géraldine Fraser-Moleketi.

Cette année, la Commission Indépendante (étatique) chargée de la rémunération des responsables des administrations publiques a recommandé une augmentation de 57,3% du salaire du Président Thabo Mbeki, ce qui ferait passer son défraiement annuel de 1,1 million de Rands à 1,8 million. La commission a aussi recommandé que les membres du Parlement perçoivent annuellement une somme de 650 000 Rands. Comparer cela à l’insultante augmentation de salaire de 6% initialement offerte aux fonctionnaires. L’une d’entre eux, une agente d’hôpital nous a dit qu’elle avait cinq bouches à nourrir avec un salaire net annuel en inférieur à 12 000 Rands.

Nous condamnons fermement les tentatives de certains médias réactionnaires de caricaturer l’ensemble grévistes comme violents quand les rares incidents ont été causés par une poignée d’individus louches et de grévistes indisciplinés. Le fait que l’exploitation économique des travailleurs percevant des salaires affamant ne soit pas considérée comme violent est révélateur.

Nous saluons la très grande démonstration de solidarité actuelle des travailleurs municipaux et, avec un grand respect, nous leur souhaitons de la force et du courage dans leurs actions. Nous saluons aussi la remarquable solidarité entre les unions fédérales et les fédérations autonomes dans cette grève comme la pierre angulaire d’un mouvement de masse de la classe ouvrière unifiée.

Dans tous les cas, nous sommes sûrs que, même si le gouvernement cède aux revendications des salariés de la fonction publique, les travailleurs se remettront en grève avant peu de temps, pour un ajustement sur l’inflation et la hausse du niveau de vie. C’est pourquoi nous affirmons que cette grève ne devrait pas seulement porter sur une hausse des salaires et une amélioration des services publics, mais qu’elle devrait être une partie d’une lutte plus large contre le système dans lequel les riches et puissants profitent des souffrances et du labeur des pauvres.

Tant que nous vivrons sous un système économique où les services publics sont gérés comme des entreprises devant générer du profit nous devrons nous battre uniquement pour voir satisfaits nos besoins les plus vitaux. C’est pourquoi nous, communistes libertaires, affirmons qu’une lutte entre la minorité riche et la majorité pauvre, entre les patrons et les travailleurs, dans ce cas précis entre le gouvernement et les salariés de la fonction publique, doit être menée jusqu’à ce que la classe patronale soit détrônée et que toutes les entreprises soient autogérées, conditions nécessaires pour répondre aux besoin du peuple.

Cette grève illustre, ce qu’en tant qu’anarchistes nous avons toujours soutenu, que le gouvernement -n’importe quel gouvernement qu’il soit noir, blanc socialiste ou capitaliste- ne sert pas les intérêts des travailleurs pauvres, mais ceux des classes privilégiées, à l’aise et riches. Le gouvernement est un employeur et agit comme tel en voulant licencier ses employés pour assurer sa marge de bénéfices.

C’est pourquoi nous sommes inflexibles sur le fait que, peu soucieux de l’issue de la grève –même si nous espérons qu’elle soit à l’avantage des salariés- il n’y aura pas une distribution adéquate des services, ni un accès de tous aux besoin vitaux, tant que les travailleurs ne se seront pas organisés comme il faut pour reprendre toutes les entreprises du pays et pour les organiser non pas pour faire du profit mais pour satisfaire les besoins de tous.

Quand les usines et la terre seront contrôlées par ceux qui produisent, l’éducation par les enseignants et les étudiants et les communautés par ceux qui les habitent, alors nous pourrons dire que nous sommes libres. Quand les biens seront produits et distribués non pas selon les capacités de payer et la motivation du profit, mais selon nos besoins, quand tout le monde aura accès aux ressources vitales, alors nous pourrons dire que nous sommes libres. Quand tous les services publics seront contrôlés à la fois par les fonctionnaires et les usagers, alors nous pourrons dire que nous sommes réellement libres.
Jusqu’à une telle époque nous devons nous organiser et nous unir, tous les travailleurs du pays, à la fois dans les usines et dans les champs, ensembles avec les étudiants, les chômeurs et toutes les communautés de pauvres et de travailleurs pauvres, pour une dernière lutte de libération. Une lutte non pas pour un contrôle démocratique d’un gouvernement – noir ou blanc, socialiste ou capitaliste- qui contrôle nos vies, pour le contrôle entier de nos vies, de nous-mêmes, et de tout ce qui nous concerne. Pour un contrôle populaire des ressources et des industries du pays.

C’est la nouvelle lutte de libération, la lutte pour la libération totale.

PHAMBILI NGOMZABALAZO !

PHANSI 7.25% ! PHANSI 10% !

SIFUNA ZONKE !

Jonathan Payn, Federation Secretary

ZACF (South Africa & Swaziland)

Cell : +27-(0)78-577-4394

 
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