Constitution européenne : « L’ignorance, c’est la force ! »




C’est à contrecoeur et sous la pression politique que Chirac a dû concéder l’organisation d’un référendum sur la Constitution européenne. Il reste maintenant à la droite et à ses alliés du PS, des Verts et de la CFDT à remporter leur pari, celui d’une victoire du oui. Et cela, c’est une autre affaire. En annonçant la date du 29 mai le gouvernement a opté pour une campagne courte, de peur que le temps ne joue en faveur du non.

Actuellement, un des principaux casse-tête du pouvoir reste l’acheminement du matériel électoral officiel, soucieux de faire des économies et peu désireux de communiquer aux électrices et électeurs le contenu d’un traité constitutionnel inavouable, le gouvernement étudie la possibilité d’envoyer un document abrégé dudit traité. Seul à ce jour le quotidien Le Monde a fait état d’un projet allant dans ce sens.

On peut penser que de toute façon, même envoyé dans sa version intégrale ce traité ne sera pas lu par la plupart des électrices et électeurs. Certes ce texte a été rédigé dans une langue administrative et technocratique afin de n’être accessible qu’aux « élites ». Pour autant, une édition expurgée n’est pas acceptable. Car ce travail de découpage permettra toutes les manipulations, notamment celle qui consisterait à réduire à quelques occurrences le terme « marché » cité près de 100 fois dans le texte officiel, ou occulter le fait que les services publics sont condamnés par le traité dans la mesure où il n’est plus question que de services d’intérêt général...

C’est dire à quel point le gouvernement nous prend pour des abruti(e)s.

C’est du reste si vrai que la question telle que formulée par Chirac ne portera pas sur la constitution elle-même mais sur la procédure de ratification par la France.

Quelles que soient les manoeuvres de ce pouvoir au service du capital il est clair pour le plus grand nombre que le vote du 29 mai aura bien pour objet la constitution, et à travers elle un projet de société.

Pour nous, il s’agit bien en votant non de rejeter un système politique, économique et social : le capitalisme, et d’affirmer avec force une alternative autogestionnaire.

Voir s’exprimer un vote de défiance nettement anticapitaliste sur fond de luttes sociales, c’est bien ce que redoutent les Chirac, Hollande, Seillière et Chérèque. Aussi la force des grèves du 10 mars ne doit pas se prolonger seulement dans les urnes mais dans la rue, dans les entreprises, et dans la jeunesse à travers une grève générale qui donne à la rue le pouvoir de s’autogouverner et d’imposer une redistribution des richesses actuellement accaparée par le capital.

L.E.

 
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