AL Rail n°5 (mai 2003)




Deux millions de manifestant(e)s le 13 mai, des grèves un peu partout en France, un nombre de grévistes pas connu à la SNCF depuis 30 ans... Et la plupart des fédérations syndicales ont refusé d’appeler les cheminot(e)s à la grève.

Oui, au soir du 13 mai il y avait possibilité d’organiser un vaste mouvement de grève à la SNCF, rejoignant celui en cours dans l’Education Nationale, ceux qui démarraient à la RATP, La Poste, les Finances, la Culture, dans les hôpitaux, etc.

Non, les cheminot(e)s n’ont pas vocation à servir d’exemple mais tout le monde sait que si le 14 au soir la grève s’était installée sur l’ensemble du réseau ferré, cela aurait donné une autre dimension à un mouvement interprofessionnel qui existait déjà bel et bien, sans que les confédérations syndicales y soient pour quelque chose !

A la SNCF, deux fédérations syndicales ont appelé à poursuivre la grève au-delà du 13 mai : Sud Rail et FO. Malgré l’appui de plusieurs syndicats et sections CGT outrés par l’attitude de leur fédération, cela n’a pas suffit.

Au quatrième jour de grève, il ne restait plus que quelques sites dans l’action pour faire le lien avec la journée du lundi 19.

Venant de la fédération FGAAC, par définition catégorielle, on ne sera pas étonné du choix fait.

AL-Rail n°5

Les fédérations CGT et CFDT ont une toute autre responsabilité : Un appel CGT, CFDT, SUD-rail, FO provoquait à coup sûr le succès de la reconduction au-delà de l’historique journée du 13 mai.

En choisissant une nouvelle grève « carrée » de 24 heures, les responsables nationaux CGT et CFDT ont écoeuré une partie des cheminot(e)s les plus combatifs(ives).

Pire, en dénonçant celles et ceux qui poursuivaient la grève comme fauteurs de « manoeuvres de division », la fédération CGT a renoué avec une pratique qu’on pouvait espérer oubliée !

La grève qui se poursuit les oblige... à appeler à la grève reconductible... mais dans deux semaines !

Sous la pression de ses militant(e)s locaux, la fédération CGT a dû accepter un appel à la grève reconductible.

Mais son alignement sur la politique confédérale, pour le moins ambiguë sur le dossier « retraites », l’a conduit à une manoeuvre supplémentaire : alors qu’outre FO et SUD-rail, cette fois la CFDT aussi était prête à un appel immédiat permettant d’élargir le mouvement interprofessionnel, la CGT a imposé la date du 3 juin comme seule possibilité.

En agissant ainsi, l’appareil CGT a choisi de casser les possibilités d’extension de la grève démarrée depuis bien longtemps à l’Education Nationale et réelle dans bien d’autres secteurs.

Dans beaucoup de professions, l’appel des cheminots à partir en grève dès le lendemain de la manif du 25 était attendu pour s’en servir comme point d’appui.

Le différer à début juin c’était, après le refus de la poursuite le 14 mai, condamner le mouvement une seconde fois en moins de huit jours !

Les choix de certain(e)s responsables syndicaux nous ont fait perdre un temps précieux... et des journées de salaire.

La grève est maintenant annoncée pour le 3 juin ? Alors, cette fois, prenons nos affaires en mains !

Dans les gares, les ateliers, les brigades, les dépôts, les bureaux, organisons-nous !

En assemblées générales décidons et faisons vivre la grève. Pour qu’un autre monde soit possible... Construisons-le !

 
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