Edito : Moutons noirs irlandais !




On se souvient de la sortie de Jacques Chirac, alors président, déclarant que la France, si elle votait non au référendum sur la Constitution européenne serait le « mouton noir » de l’Europe. Le peuple ne s’était alors pas privé de confirmer le pronostic chiraquien en rejetant massivement cette Europe capitaliste, liberticide et xénophobe.

Les Irlandais sont aussi du troupeau !

Les dirigeants aiment parfois consulter leurs sujets sur une mesure à prendre. C’est le principe du référendum. L’inconvénient du référendum, c’est qu’on fait peser un risque sur cette petite chose sans grands enjeux d’habitude qu’est la « démocratie ».

Le référendum, c’est une sorte d’exercice de démocratie directe, sommaire, à grande échelle.

Tout l’enjeu est alors pour les concepteurs de la consultation de faire une « préparation pédagogique » drastique pour être sûr que le bon peuple vote dans le sens qu’on lui ordonne. Le matraquage médiatique est censé transformer ledit référendum en plébiscite pour leurs politiques.
Le hic, c’est que ça ne marche pas toujours.

Le Non irlandais au traité simplifié grippe une fois de plus la construction de l’Europe capitaliste.

Pour les classes dirigeantes européennes, dont la subtilité politique est proche de celle d’un bulldozer, la réaction est simple : « ils ont mal voté, qu’ils revotent ! »

On peut à nouveau constater que l’attachement de nos dirigeants à la « démocratie », soi-disant implacable, est en fait à géométrie très variable.
Reste que les travailleuses et les travailleurs, s’ils savent se manifester à l’occasion d’un référendum, sont aussi près à en découdre dans les luttes sociales.

En Roumanie, Dacia, la filiale de Renault, a connu un ample mouvement de grève victorieux pour augmenter les salaires. Les grévistes roumains ont su remettre en question une Europe capitaliste dans laquelle les ouvriers de l’Est étaient assignés aux bas salaires par le patronat de l’Ouest.

Du référendum aux grèves, à nous aujourd’hui de construire l’Europe des luttes.

Alternative libertaire, le 28 juin 2008

 
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