Elections à La Poste : Les syndicats réformistes progressent




Les élections au conseil d’administration de La Poste ont été marquées par une chute de la participation et une amélioration des scores des syndicats cogestionnaires. Mais SUD-PTT progresse également et les équipes combatives ont plutôt le vent en poupe. De quoi ne pas désespérer !

La semaine dernière avaient lieu les élections au conseil d’administration du groupe La Poste. Cette élection concerne à la fois la maison mère et un grand nombre de filiales de l’entreprise. C’était la première fois que l’ensemble des salarié-e-s concernés votaient par la voie électronique, une décision non sans conséquences sur la tenue du vote.

Si ce vote électronique n’explique pas tout, la façon dont il a été organisé dans l’entreprise a eu des conséquences néfastes notamment sur l’abstention. En effet, avec à peine plus de 63 % de participation, c’est le pire taux jamais obtenu dans l’entreprise. Dans une des filiales, l’abstention a même atteint quasiment 95 % ! Couplé à un taux de vote blanc de quasiment 10 % à La Poste maison mère en moyenne et un peu plus chez les cadres, de plus de 20 % dans les filiales, c’est peut être cela qui est riche d’enseignements plus que les résultats. La CGT annonce dans son communiqué que cela représente une défiance envers la politique de La Poste.

L’abstention a la cote

Si cette remarque est sûrement exacte pour l’encadrement, plus globalement elle gomme toute analyse critique de la chute de 6 % par rapport à l’élection de 2010 et un recul aussi par rapport à l’année dernière : cette analyse de l’abstention est simpliste voire fausse, mais surtout risque d’avoir des conséquences sur les futures relations intersyndicales et sur les salarié-e-s. Il y peut y voir un vrai risque de repli sectaire de la CGT.

On peut expliquer cette chute de la participation et des votes blancs par plusieurs éléments :

– Une mise en place chaotique du vote par la direction de l’entreprise, ne faisant aucun travail dans certaines filiales ce qui explique une abstention à 94 % dans certains endroits.

– Il y a au minimum un désarroi et au pire une vrai défiance de la part de certains postiers et postières envers l’outil syndical comme moyen d’amener des victoires ou des avancées pour le personnel et cela dans un contexte social difficile.

– Le sentiment des salarié-e-s des filiales de ne pas faire partie du groupe La Poste et d’être laissés au bord du du chemin à la fois par la direction et les organisations syndicales. Un sentiment dû à un vrai manque de travail de l’ensemble des organisations syndicales sur la globalité du groupe.

De la place pour le syndicalisme de lutte

Les résultats pourraient ne pas être de bon augure avec une progression des syndicats d’accompagnement ou de cogestion. Ce constat est d’autant plus affolant que dans de nombreux endroits où la CGT s’écroule parfois de plus de 10 % c’est souvent au profit de la CFDT ou FO. Côté SUD, par contre, pas de chute vertigineuse et même une progression de quasiment 1 % depuis l’année dernière.

Un dernier constat : là où il existe des équipes structurées et qui plus est combatives, les résultats sont plutôt bons. Il reste donc largement de la place pour le syndicalisme de lutte et de transformation sociale à La Poste.

Germinal (AL Orléans)

 
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