Energies fossiles : Gaz et huiles de schiste : on a dit non !




Alors qu’une large offensive en faveur des gaz et huile de schiste est menée par le milieu industriel et relayée par certains membres du gouvernement, le mouvement d’opposition reste vigilant et déterminé.

Les 24 et 25 novembre derniers se tenait en Seine-et-Marne la rencontre nationale des collectifs s’opposant à l’exploitation des gaz et huiles de schiste (GHDS). L’occasion de rappeler que la mobilisation, qui avait permis d’obtenir en juillet 2011 une loi interdisant la fracturation hydraulique, reste dynamique. Cette loi, que François Hollande a promis de ne pas modifier pendant son quinquennat, n’interdit que cette technique dont l’impact environnemental est désastreux, et laisse la place au développement de nouvelles techniques. La pression reste donc forte pour faire sortir ces gaz et pétroles non conventionnels de leurs sous-sols. Il suffirait de verdir légèrement la technologie utilisée et de l’appeler autrement pour que le gouvernement donne son aval.
Bien sûr, les industriels poussent, à grand renfort de campagnes de désinformation, de lobbying, de chantage à l’emploi et de prêche nationaliste. Le Medef appelle à un débat national sur la question pour endormir son monde grâce à un simulacre de consultation, joué et verrouillé d’avance, comme est en train de le faire le gouvernement avec son débat sur la transition énergétique. Il pourrait compter sur le relai de certains membres du gouvernement et autres serviteurs du modèle dominant, comme Arnaud Montebourg qui aime s’extasier sur le potentiel français des GHDS, ou Michel Rocard pour qui la France serait « bénie » avec ses réserves.

Cette offensive vise à faire accepter l’idée que de nouvelles technologies « propres » permettront bientôt d’exploiter les GHDS sans nuire à l’environnement. Cette position est mensongère.

Il n’y a pas de technique « propre »

Quel que soit le procédé utilisé, avec ou sans additif chimique, les secousses sismiques nécessaires pour libérer le gaz ou l’huile de la roche libéreront aussi des éléments naturellement présents dans le sol (métaux lourds, méthane, éléments radioactifs) qui migreront vers la surface ou les nappes phréatiques. Les nuisances environnementales seraient diminuées, mais pas supprimées. Et surtout, quelque soit la technique utilisée, l’exploitation des GHDS est fortement émettrice de gaz à effet de serre : ronde de milliers de camion, fuites naturelles de gaz liées au procédé, et, bien sûr, gaz et huile qui seront finalement brûlés. Sans parler de l’impact sur les paysages, du retraitement des eaux usées, de la reconversion des milliers de puits dont la durée de fonctionnement est très courte…

Le mouvement d’opposition aux GHDS ne se laisse pas endormir par les promesses de « technologies propres » qui nous sauveraient en nous permettant de continuer à alimenter notre boulimie consumériste. Les GHDS doivent rester sous terre, aucune technologie ne sera jamais assez propre pour les en sortir. Les députés d’EELV ont déposé le 11 décembre une proposition de loi allant dans ce sens, mais n’ayons aucun doute qu’elle sera rejetée. Encore une fois, face au milieu industriel fossilisé et à ses relais politiques, c’est sur le terrain que l’opposition devra se faire pour contrecarrer leurs projets mortifères.

Jocelyn (AL Montreuil)

 
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