Hommes-femmes : Promesse de Sarkozy : de la poudre aux yeux




Le 26 novembre étaient rendus publics les résultats des conférences tripartites (gouvernement/patronat/syndicats) sur l’égalité professionnelle hommes-femmes. Les mesures envisagées ne s’attaquent pas aux bonnes causes et l’objectif n’est pas des plus clairement défini.

Après les conférences sociales tripartites sur l’égalité professionnelle hommes-femmes, les médias ont repris en chœur, et avec le « recul » (sic) qui leur est propre, les promesses de campagne d’un Nicolas Sarkozy qui vise à « aboutir à une égalisation des rémunérations d’ici à 2009 ».

Sur le sujet de l’égalité hommes-femmes au travail, il existe deux grandes lois qui ont été votées, en 1983 (Loi Roudy) et en 2001 (Loi Génisson). Les textes juridiques sont là, donc rien de nouveau de ce côté. Certes mais « puisque les sanctions pénales ne sont pas appliquées, rétorque Xavier Bertrand, nous allons prévoir des sanctions administratives, plus souples » qui, pour être efficaces seront calculées « en prenant un pourcentage de la masse salariale de l’entreprise. » Il ne viendrait pas à l’esprit des soldats de l’information que ce type de mesure ne s’attaque qu’à la partie émergée de l’iceberg et laissent intactes les racines de cette inégalité qui sont plus à chercher dans l’organisation de la vie familiale que sur le marché de travail.

Quelle égalité ?

On a d’autant plus de raisons d’être sceptiques au vu de l’ampleur de la tâche. Par exemple, l’écart des salaires entre hommes et femmes « s’explique par des inégalités d’expérience, de compétences ou surtout de qualifications et de types d’emplois qu’une loi ne pourra jamais corriger en cinq années. Ces inégalités tiennent notamment à l’orientation des jeunes femmes au sein du système scolaire. En la matière, aucune politique d’envergure n’a jamais été opérée. » [1].

Un dernier point que tout ce discours sur l’égalité occulte complètement, est la question du type d’égalité dont on parle. Veut-on, au nom de l’égalité, qu’il y ait autant d’hommes battus que de femmes battues ou veut-on une société sans violence ? Veut-on qu’hommes et femmes soient égaux dans le travail avec pour chaque personne un salaire de misère qui permet à peine de survivre ? Ou veut-on ce que les féministes ont toujours voulu pour tous et toutes : une
égalité au travail permettant l’indépendance financière et donnant la possibilité de vivre décemment ?

La commission antipatriarcat

[11. Louis Maurin : « L’égalité hommes-femmes en deux ans : un mensonge » , Observatoire des inégalités, 23 novembre 2007, www.inegalites.fr

 
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