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Kurdistan : après Suruç, l’heure est à l’affrontement armé




Le massacre, à Suruç, de 31 militantes et militants révolutionnaires venus participer à la reconstruction de Kobanê sera-t-il le point de bascule vers un regain de la lutte armée au Kurdistan turc ? Deux policiers turcs complices de Daech et un responsable de Daech en Turquie ont été exécutés par des commandos liés au PKK. De son côté, le régime d’Erdogan, déjà largement ensanglanté, durcit la répression. Il est utile de rappeler que le soutien financier à la révolution au Rojava est toujours ouvert.

Pour toutes et tous les amis de la cause révolutionnaire au Moyen-Orient, le massacre de Suruç est un coup très douloureux. Dans le monde, les protestations se sont multipliées.

Rappelons que depuis l’automne 2014, le mouvement libertaire français a initié une campagne de soutien financier, dont le produit est destiné au Rojava, via les anarchistes de Turquie.


KURDISTAN SYRIEN : DES FONDS POUR LA RÉVOLUTION !

Comme le disent les camarades anarchistes de Turquie (DAF) : « Notre tristesse sera notre colère ; Kobanê sera rebâtie ». La campagne de soutien financier lancée par le mouvement libertaire français est toujours ouverte.

L’argent que vous enverrez transitera par des circuits sûrs, par l’intermédiaire des anarchistes de Turquie (DAF), en qui le PYD et les organisations kurdes ont toute confiance. Il finira par alimenter l’action des YPG-YPJ, des maisons du peuple et des communes du Rojava.

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Témoignage d’un anarchiste américain sur place

Un camarade de la Fédération anarchiste Black Rose (États-Unis, membre du réseau communiste libertaire Anakismo) était présent à Suruç lors de l’attaque du centre culturel Amara.

Son témoignage :

Une demi-heure après l’attentat, la ville de Suruç a été secouée une fois de plus quand une deuxième bombe a explosé à la frontière avec Kobanê. Il s’agissait d’une attaque à la voiture piégée, stoppée par le YPG, ce qui a limité les dégâts.

Le voyage à Kobanê était organisé par l’organisation marxiste-léniniste Sosyalist Gençlik Dernekleri Federasyonunun (SGDF) qui avait rassemblé des jeunes – des familles entières – de partout en Turquie et au-delà pour apporter leur soutien à la révolution sociale qui se développe au Kurdistan syrien. Jusqu’à 300 personnes se préparaient à traverser la frontière pour aider à reconstruire la ville, en apprendre davantage sur les développements politiques, et relier les luttes de la gauche turque avec le mouvement kurde.

Après l’attentat, des véhicules militaires blindés de l’État turc se sont positionnés face au Centre culturel Amara, bloquant la rue et pointant leurs armes vers les révolutionnaires blessés et traumatisés.

Les ambulances ont été si longue à arriver qu’il a fallu utiliser des voitures privées pour emmener les blessés à l’hôpital. L’armée et la police étaient sur les lieux en quelques minutes et ont formé une ligne anti-émeute avant même que les premières ambulances arrivent.

Leur vigilance ne devrait pas surprendre, car ils avaient activement harcelé les révolutionnaires arrivant en bus à Suruç ce matin là, les suivant, allant jusqu’à téléphoner aux familles des jeunes pour prévenir que leurs enfants s’en allaient rejoindre « les terroristes » au Rojava.

Texte complet en français ici.


Le mouvement anarchiste de Turquie endeuillé

Deux camarades anarchistes, Alper Sapan et Evrim Deniz Erol, ont été tués dans l’attentat. Un troisième, Caner Delisu est à l’hôpital dans un état critique.

Alper Sapan, âgé de 19 ans, insoumis total au service militaire, était assez connu dans le milieu militant.


La tension monte à toute allure

A Istanbul et au Kurdistan, des manifestations de solidarité avec Suruç ont été émaillées de violences policières.

Le PKK avait annoncé la semaine dernière qu’il rompait la trêve, face à l’attitude de l’État turc qui piétinait les négociations de paix en multipliant les provocations militaires au Kurdistan.

Deux policiers ont été exécutés par un commando du PKK, ainsi qu’un responsable de l’État islamique (Daech).

A Istanbul, l’organisation maoïste DHKP-C a protégé, en armes, les funérailles d’une victime. Des heurts ont éclatés, un commissariat a été mitraillé, un autre attaqué au cocktail Molotov...

Ce matin, 24 juillet, de grandes vagues d’arrestation ont été effectuées en Turquie par la police antiterroriste. Au moins 250 personnes ont été placées en garde à vue lors de ces opérations qui ont surtout ciblé les milieux kurdes et de gauche. Une militante révolutionnaire a été tuée par la police lors d’une de ces opérations dans un quartier d’Istanbul.

(informations transmises par le Conseil démocratique kurde en France)

 
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